Algérie

L'OTAN «regrette» une frappe contre les chars de la rébellion


«C’est un incident très malheureux» et «je regrette vivement les morts» qu’il a occasionnés, a déclaré à Bruxelles le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen.
L’«incident», qui a provoqué la colère des rebelles, est survenu jeudi dernier dans la région de Brega, où se concentrent depuis plus d’une semaine les combats entre insurgés et forces du régime en place. Des avions de l’OTAN ont ouvert le feu sur une colonne de chars rebelles, faisant au moins quatre morts, six disparus et quatorze blessés, selon le chef d’état-major des insurgés, le général Abdelfatah Younès. Un peu plus tôt, le commandant en chef adjoint de l’opération Protecteur unifié dirigée par l’OTAN, le contre-amiral britannique Russel Harding, a refusé de présenter des excuses au nom de l’OTAN. «Nous n’étions pas informés du fait que les forces du Conseil national de transition (CNT) faisaient usage de chars», a-t-il argué. C’est la deuxième fois que l’OTAN tire ainsi sur des rebelles depuis qu’elle a pris le 31 mars le relais de la coalition multinationale commandée par les Etats-Unis. En effet, le 1er avril, un de ses avions, se croyant attaqué, a fait feu sur une colonne de voitures d’où un soldat a tiré en l’air à la mitrailleuse pour exprimer sa joie à la vue des appareils alliés. «Le problème est qu’il n’y a aucun lien officiel» entre la direction militaire de la rébellion et l’OTAN, a indiqué une source proche des diplomates occidentaux en contact avec la rébellion. «Il serait opportun d’avoir une équipe de l’OTAN sur le terrain pour relayer la situation», ce qui permettrait «de réduire les risques d’incidents» comme celui survenu jeudi, a ajouté cette source. Il a précisé que des   équipements de télécommunications devaient arriver hier à Benghazi pour   permettre un lien entre les rebelles et une capitale européenne. Jeudi soir, le chef d’état-major de la rébellion, le général Abdelfatah Younès, a pourtant assuré que le déploiement des chars rebelles près de Brega, le premier depuis le début des combats, avait été signalé à l’OTAN. Il a affirmé que l’insurrection dispose de 400 autres blindés, et qu’ils allaient être employés. «Nous n’avons jamais demandé d’excuses à l’OTAN» mais «simplement des explications». «Ainsi, nous ne remettons pas en cause la bonne foi de l’OTAN», a déclaré Chamseddine Abdelmolah, un porte-parole du CNT. L’OTAN a par ailleurs démenti toute «impasse», militaire ou politique, en Libye, plus de sept semaines après le début du conflit. La veille, le général américain Carter Ham, commandant des forces américaines pour l’Afrique, a estimé peu probable que les rebelles parviennent à lancer un assaut sur Tripoli pour renverser le colonel El Gueddafi, relançant la perspective d’un enlisement. «Il n’y a pas d’impasse» en Libye «bien au contraire, la communauté internationale avance pour trouver une solution politique», a déclaré la porte-parole de l’OTAN, Oana Lungescu. Par ailleurs, la situation reste confuse dans la région d’Ajdabiya, toujours tenue par les rebelles mais quasi-déserte. En milieu d’après-midi, les forces loyalistes ont tiré plusieurs obus d’artillerie sur l’entrée ouest d’Ajdabiya, avant de refluer vers l’ouest,   harcelant les insurgés. Les rebelles ont été forcés de se replier dans le centre-ville. Par ailleurs, le département du Trésor américain a indiqué hier que les sanctions économiques de Washington contre le régime libyen ont été étendues à cinq caciques du régime et à deux œuvres de charité détenues par le famille du dirigeant libyen Mouammar El Gueddafi. Le Premier ministre, Baghdadi Mahmoudi, le ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, le ministre des Finances, Abdoulfahid Zlitni, le chef du Bureau de la sécurité intérieure, Tohami Khaled, et le chef de cabinet du colonel El Gueddafi, Bachir Saleh, viennent compléter la liste des personnes visées par les   sanctions, écrit le Trésor dans un communiqué repris par l’AFP. Cette liste est également complétée par deux organisations, la Fondation El Gueddafi pour le développement mondial et la charité internationale, et l’Association de charité Waatasemu, que le Trésor dit contrôlées respectivement par un fils et la fille du dirigeant libyen. Les sanctions américaines imposent un gel des actifs que les personnes physiques et morales concernées pourraient détenir aux Etats-Unis.
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