Algérie

L'OTAN mondialisée '



Le nouveau secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a énoncé, hier à Munich, ce que les spécialistes pourraient considérer comme la nouvelle doctrine de l'Alliance. Dernier vestige de la guerre froide, l'Alliance, qui a connu de discrets glissements, devrait entendre Anders Fogh Rasmussen abattre, cette fois, toutes les frontières géographiques pour devenir une organisation mondiale. Le concept est clair, à « menace mondiale, il faut une sécurité mondiale » que seule l'OTAN est en mesure ou du moins pourrait assurer. « Nous devons porter la transformation de l'Otan à un nouveau stade, en liant l'Alliance au système international de sécurité d'une manière entièrement nouvelle », a-t-il déclaré devant la 46e Conférence sur la sécurité. M. Rasmussen, à la tête de l'Otan depuis août 2009, a énoncé trois grandes perspectives, mais beaucoup n'en retiendront que la dernière selon laquelle « l'Otan devrait devenir un forum pour des consultations sur les questions de sécurité à l'échelle mondiale » où, selon lui, pourraient s'exprimer la Chine, l'Inde ou la Russie. Qu'en pensent justement ces pays, et surtout la Russie, une habituée de la Conférence de Munich, pour dire sa différence.Dessein inavoué Et elle n'a pas manqué de le faire, par la voix du président de la commission des affaires internationales de la Douma. L'Alliance, a-t-il asséné, « veut agir dans le monde, mais elle pense local ». « Je veux dire que son action correspond aux intérêts de ses 28 membres. » Konstantin Kosatchev a rappelé le précédent du Kosovo, où l'Otan est intervenue sans mandat de l'ONU, et a évoqué les risques de tension dans la région de l'Arctique, où quatre pays de l'Otan ont des intérêts, de même que la Russie. Tous ses dirigeants, depuis Boris Eltsine, considèrent que l'Alliance est une menace pour leur pays, l'accusant de repousser ses limites géographiques en intégrant d'anciennes Républiques soviétiques devenues indépendantes, malgré les mises en garde répétées de Moscou.Pourquoi donc cette sortie du secrétaire général d'une Alliance accusée par ailleurs de vouloir se substituer à l'ONU ou de s'en démarquer quand son action pourrait être contrariée, sinon bloquée ' En véritable stratège, M. Rasmussen a pris la précaution de souligner qu'il ne s'agissait par d'ériger l'Otan en « concurrent des Nations unies », mais il n'a pas évité les critiques venues aussi de son propre camp. A commencer par l'Allemagne pour qui il n'est pas question « d'entrer en compétition avec les Nations unies' » et de « faire de l'Otan une agence de sécurité mondiale ». Il est pourtant difficile de croire que M. Rasmussen parle en son nom, sans rapport avec les positions que les Etats membres de l'OTAN entendent défendre lors du sommet de Lisbonne, au mois de novembre prochain, car un travail préparatoire en ce sens a été réalisé. Et pour être plus juste, l'idée est ancienne et des propositions ont été avancées dès 1999.Sauf que de nouvelles menaces sont apparues, selon ses concepteurs, et il fallait en tenir compte. Mais beaucoup préféreraient un renforcement de l'ONU. Quel choix pour 2010 '


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