Algérie

L'OTAN demande à Islamabad de coopérer



Comme il a appelé Islamabad à coopérer davantage avec les Occidentaux dans la lutte antiterroriste, rapporte l’AFP. «Il est évident qu’il y a des problèmes de sécurité au Pakistan. Nous avons encouragé les autorités pakistanaises à renforcer la lutte contre les terroristes et les extrémistes, en particulier dans la zone frontalière entre le Pakistan et l’Afghanistan», a-t-il déclaré lors d’une conférence, au siège de l’Alliance atlantique. «Nous avons constaté des progrès. Je pense qu’il y a un potentiel pour davantage de progrès», a-t-il ajouté. «Il faut coopérer activement avec le gouvernement et les militaires pakistanais en vue de renforcer ces efforts pour combattre les terroristes dans la zone frontalière», a encore jugé le secrétaire général de l’OTAN. «Je comprends bien les questions qui se posent après les événements de dimanche dernier, mais ma conclusion est très claire : il faut améliorer et il faut renforcer les liens avec le Pakistan», a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont indiqué mardi n’avoir pas informé le Pakistan de l’opération contre Oussama Ben Laden de crainte qu’il alerte le chef d’Al Qaîda de l’imminence du raid.
Depuis, la polémique enfle sur le manque de confiance entre Washington et Islamabad. M. Rasmussen a rappelé que l’OTAN s’était engagée «il y a près de 10 ans en Afghanistan, après avoir pris la décision sans précédent d’invoquer l’article 5 du traité de Washington» ayant fondé l’Alliance en 1949, qui «avait signifié que les attentats du 11 Septembre étaient considérés comme une attaque contre tous» les alliés. Il a souligné que «le terrorisme international continue de poser une menace directe» pour les alliés de l’OTAN comme pour la sécurité internationale et redit que l’Alliance poursuivrait sa mission en Afghanistan «afin que ce pays ne redevienne pas un havre pour les extrémistes». C’est pourquoi, a-t-il insisté, «il faut avoir des relations positives avec le Pakistan pour trouver une solution au conflit en Afghanistan». Le Pakistan a dénoncé mardi le raid américain engagé sur son sol pour éliminer Oussama Ben Laden, alors que les Etats-Unis ont indiqué ne pas avoir informé au préalable Islamabad par crainte qu’il ne donne l’alerte. «Le Pakistan exprime sa vive préoccupation et ses réserves sur la manière dont le gouvernement américain a mené à bien cette opération sans information ni autorisation préalables du gouvernement pakistanais», a fait savoir le ministère pakistanais des Affaires étrangères. De telles «actions unilatérales non autorisées ne doivent pas devenir la règle», y compris pour les Etats-Unis, a martelé la diplomatie pakistanaise, estimant que de tels raids «minent la coopération et représentent parfois aussi une menace pour la paix et la sécurité internationales».
L’élimination du chef d’Al Qaîda tend des relations déjà difficiles entre les deux alliés. Les Etats-Unis n’ont pas informé le Pakistan de l’opération contre Ben Laden car ce pays «aurait pu alerter» le chef d’Al Qaîda de l’imminence du raid, a déclaré le directeur de la CIA, Leon Panetta, dans un entretien au magazine Time. Le Pakistan est soupçonné de double jeu dans la lutte antiterroriste. Des accusations renforcées par le fait que Ben Laden a été localisé, après des mois de traque, à Abbottabad, une ville de garnison située à 80 km à peine d’Islamabad.
Londres a «des questions» à poser au Pakistan après la mort de Ben Laden, a déclaré le Premier Ministre britannique David Cameron. «Le fait que Ben Laden ait vécu dans une grande maison, dans un quartier résidentiel, montre qu’il devait avoir un réseau de soutien au Pakistan». Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a jugé que la position du Pakistan manquait «de clarté», soulignant avoir «un peu de mal à imaginer que la présence d’une personne comme Ben Laden (...) ait pu passer complètement inaperçue».
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a rejeté ces soupçons dans une tribune publiée par le Washington Post, affirmant que l’élimination de Ben Laden était le résultat «d’une décennie de coopération et de partenariat entre les Etats-Unis et le Pakistan». Washington semblait vouloir éviter une dégradation des relations avec Islamabad, alors même que le Congrès réfléchit à la suppression de l’aide financière américaine massive à cet allié difficile.


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