Algérie

L'OTAN craint les dommages collatéraux


Ce constat a été confirmé lors d’une réunion organisée, hier à Bruxelles, des ambassadeurs des 28 pays de l’organisation, alors que le colonel Mouammar El Gueddafi organise la contre-offensive face aux insurgés et a menacé de milliers de morts en cas d’intervention des Occidentaux. «Nous avons fait part de nos réticences», a déclaré à Paris le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. «En revanche, il est possible de continuer à planifier par exemple une zone d’exclusion aérienne à condition qu’elle ne soit activée (...) que sur une décision du Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il ajouté. C’est ce dont ont convenu les représentants de l’Alliance qui ont exprimé «leur grande préoccupation» face à la tournure des événements dans le pays, a indiqué une porte-parole de l’OTAN à l’AFP, Carmen Romero. Mais dans les faits, «il n’y a pas de consensus au sein de l’OTAN pour le recours à la force» en Libye et l’instauration d’une zone d’interdiction de vol, a reconnu mardi le secrétaire à la Défense américain, Robert Gates. Plusieurs pays, dont la France, redoutent une levée de boucliers sur la rive sud de la Méditerranée. Une opération de l’OTAN en Libye «pourrait ressouder contre le nord de la Méditerranée les opinions publiques et les peuples arabes», a mis en garde M. Juppé. 
Le spectre irakien
La Turquie, autre membre de l’Alliance, ne veut pas non plus en entendre parler. «Est-ce que l’OTAN doit intervenir en Libye' Ce serait absurde. L’OTAN n’a rien à faire là-bas», a prévenu lundi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.   Sur le plan pratique, l’Alliance de 28 pays aurait les moyens de réaliser une zone d’exclusion aérienne, malgré sa complexité et la lourdeur des moyens à mettre en œuvre. Cela nécessiterait le déploiement d’avions de surveillance de type Awacs, dont une flotte de l’OTAN est basée en Allemagne et que possèdent aussi à titre individuel les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, mais aussi des avions chasse pour repérer les vols suspects et réaliser les interceptions, des ravitailleurs, radars, etc.   Elle l’a déjà fait en Bosnie-Herzégovine à partir de 1992. Mais elle agissait avec un mandat de l’ONU et ne pourrait le faire en Libye que dans ce cadre. Ce qui s’annonce très compliqué à obtenir compte tenu des divisions au sein de son Conseil de sécurité. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pourraient bien sûr en théorie décider d’aller seuls de l’avant sans l’OTAN ou l’ONU, comme lors de l’instauration de zones d’exclusion aérienne en Irak après la guerre du Golfe de 1990-91. Mais avec le risque de créer une crise diplomatique internationale et de raviver les divisions transatlantiques à un niveau jamais connu depuis l’invasion de l’Irak en 2003.  
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