Algérie

L'OTAN aux portes de la Syrie L'Alliance atlantique se réunit, demain, à la demande de la Turquie



L'OTAN aux portes de la Syrie                                    L'Alliance atlantique se réunit, demain, à la demande de la Turquie
C'est l'incident de trop, Ankara avait déjà menacé, dès le printemps dernier, de recourir à l'Alliance atlantique, après des tirs des forces syriennes en direction du sol turc.
Le conflit syrien est susceptible de prendre une tournure inattendue, bien que souhaitée par au moins une partie de l'opposition syrienne, mais refusée par le Conseil de sécurité des Nations unies à la suite du double veto russe et chinois. Il s'agit évidemment d'une intervention étrangère, mais sous l'étendard de l'Alliance atlantique.
Cette fois, l'OTAN ne s'est pas elle-même saisie de cette affaire comme ce fut le cas contre la Libye en 2011 et la Serbie en 1999, mais à la demande d'un de ses membres, la Turquie qui a réclamé, hier, une réunion urgente de cette organisation, après qu'un de ses avions de guerre ait été abattu vendredi par la Syrie, le lieu exact n'étant pas encore bien défini.
Il y a eu violation de l'espace aérien syrien, ce que veut bien admettre Ankara, tout en précisant que son avion avait été abattu dans l'espace international, ce que récuse Damas.
C'est l'incident de trop, Ankara avait déjà menacé, dès le printemps dernier, de recourir à l'Alliance atlantique, après des tirs des forces syriennes en direction du sol turc. «L'OTAN a la responsabilité de protéger les frontières de la Turquie», avait déclaré alors son Premier ministre Tayyip Erdoggan, au risque d'étonner l'opinion internationale sur ce qui serait, dans ce cas-là, une incapacité de la Turquie à pouvoir le faire. Ou encore, à faire croire que les forces syriennes sont supérieures aux siennes. Ce qui avait alors fortement irrité la Russie qui voit ainsi son obstruction à l'ONU, rendue inutile et sans le moindre effet. Effectivement, le fameux article 5 du Traité de l'Atlantique Nord stipule très clairement que si un de ses membres est victime d'une attaque, tous les autres membres doivent considérer cet acte comme une attaque dirigée contre l'ensemble des membres, et doit prendre les mesures nécessaires pour venir en aide au pays allié attaqué.
Pour les stratèges, l'article 5 en question signifie que la frontière est celle de l'OTAN, et le risque est grand bien que l'Alliance atlantique ait montré quelques réticences à intervenir dans le conflit syrien.Dans sa démarche, la Turquie a invoqué l'article 4 du Traité de l'OTAN qui prévoit que ses membres puissent porter une question à l'attention du Conseil de l'Alliance atlantique et en débattre avec les alliés.
Ce qui rend bien moindre, du moins en cette étape, le risque d'intervention de l'OTAN.
Le ministre turc des Affaires étrangères a souligné, hier, que son pays tenait à conserver son sang-froid, qu'il «agira avec retenue, mais détermination», donc, dira-t-il, «porter cette affaire devant l'opinion publique et le droit international». Ou encore, «un plan d'action» consistant essentiellement en des démarches diplomatiques. Pour combien de temps encore ' Car sur le terrain, la détérioration est bien réelle et l'implication de forces et puissances extérieures l'est tout autant. Pour preuve, la Turquie accueille 32 500 réfugiés syriens, mais aussi l'opposition politique syrienne, et le chef des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).
En outre, Damas a accusé Ankara de soutenir l'opposition syrienne et même de laisser les insurgés opérer à partir de son sol. Tout donc laisse penser au moins à un début d'un engrenage, même si un porte-parole syrien déclarait, hier, au sujet de l'avion turc qu'il s'agissait «d'un incident et non d'une agression», tout en soulignant qu'«il n'y a pas d'animosité entre nous et la Turquie, mais une tension politique». Il reste que la machine atlantique s'est mise en marche. L'OTAN a favorablement accédé à la demande turque, en décidant d'une réunion qui se tiendra, demain, à Bruxelles, mais sur la base de l'article 4 autorisant tout Etat membre à porter une question à l'attention du Conseil et en débattre avec les alliés, lorsqu'il estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée. Jusqu'où ira l'Alliance atlantique '


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