Algérie

L'origine des prénoms employés en Algérie


L'origine des prénoms employés en Algérie
Ces prénoms féminins dérivent du verbe arabe habba "aimer, désirer vouloir". Ils signifient "aimée, choyée, désirée". Un personnage célèbre portant ce prénom est Habâba, la soupirante du calife omeyyade Yazîd Ibn Abd el-Malik. Un mot d'abord sur l'orthographe de ce nom : si certains auteurs l'écrivent sans redoublement du b (Habâba), d'autres considèrent que c'est la forme redoublée (Habbaba) qui est la plus correcte et qui correspond le mieux à l'intensité du sentiment qu'inspire diminutif, c'est-à-dire l'amour. Habâba était une djariya, c'est-à-dire une esclave, et d'après Kitab al-Aghani, elle était très belle et surtout possédait une voix merveilleuse. Elle était accompagnée d'une autre djariya, Sallama, mais c'est d'elle que Yazîd était le plus épris. Elle l'accompagnait partout et il ne pouvait se détacher d'elle.Ibn Qutayba donne quelques détails de cette passion. Il écrit dans le Shi'r wa shu'arâ, que le calife, occupé par ses amours, ne se montrait plus en public et n'allait même plus à l'office du vendredi. Son frère, Maslama, le rappela à l'ordre et il lui dit que les deux esclaves l'occupaient totalement et qu'il négligeait de remplir la charge qui lui était confiée. Il se reprit et tient une audience. C'est alors que Habâba demanda au poète al-Ahwas, compagnon des fastes de Yazîd, de lui composer un poème qu'elle chanterait au calife. Il lui déclama des vers dont le début est : "La vie n'est rien si elle n'est pas plaisirs et désirs."En écoutant la voix sublime de Habâba, Yazîd s'écria : "Tu dis vrai ! Maudis soit Maslama et ce qu'il invente !" Et il revint à son ancienne vie. Habâba finit tragiquement, elle s'étouffa en avalant de travers un grain de grenade. Fou de douleur, Yazîd garda le corps trois jours avant qu'il ne consente à l'enterrer. Il ne lui survécut que de quelques jours. Son règne n'aura duré qu'un peu plus de trois ans, quand il mourut de chagrin, il avait à peine vingt-neuf ans. Cet amour violent devait inspirer un roman de Habâba et Yazîd un Kitâb Yazîd et Habâba que signale, au 10e siècle Ibn al-Nadhîm. Signalons aussi que cette histoire a nourri le sentiment de certains auteurs anti-omeyyades qui ont trouvé dans l'histoire de Habâba et Yazîd un prétexte pour fustiger les califes omeyyades. En dépit des critiques que cette passion avait suscitées, l'histoire de Habâba et Yazîd demeure l'une des plus belles histoires d'amour de la littérature arabe classique.M. A. H.mahaddadou@hotmail.comNomAdresse email


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