L'origine des prénoms employés en Algérie

Aziza est un prénom féminin d'origine arabe. Il dérive du verbe ?azza "être rare, être cher, être précieux, acquérir de la considération, être puissant'', 'aziza signifie "forte, puianti-toxinessante, par extension : chérie, choyée''. Deux Aziza ont marqué l'histoire du Maghreb. La première, Aziza Othmana, petite-fille du sultan Othmân Dey, est une princesse tunisienne du XVIIe siècle. Elle épousa Hammoud Pacha Dey, second pacha de la dynastie mouradite qui régnait, à cette époque, sur la Tunisie. Elle était très pieuse et très généreuse. Elle fit construire à Tunis, en prélevant sur sa fortune personnelle, un hôpital qui porte encore, jusqu'à aujourd'hui son nom. La deuxième Aziza est algérienne. Elle avait d'abord épousé Mohammed ben Ferhat, bey de Constantine et, à la mort de celui-ci, elle échut à son frère Radjeb Bey. Celui-ci, très épris d'elle, l'emmena à Alger où le mariage fut célébré en grande pompe. Pour elle, il fit construire un palais qui allait, par la suite, devenir la résidence secondaire des beys de Constantine quand ils se rendaient à Alger pour verser l'impôt collecté. Le couple vécut longtemps dans une parfaite entente, mais Redjeb était très jaloux. D'après les chroniques, le dimanche 29 djoumad al-awal 1079 (correspondant au 4 novembre 1668), il l'invita à visiter le "moulin à poudre" qu'il venait de faire construire au Hamma. Il ne l'accompagna pas mais il la fit suivre de ses dames de compagnie ainsi que d'une de ses épouses et de sa belle-fille. Après la journée passée à visiter l'établissement, son escorte l'accompagna au Haad el Ancel, un magnifique jardin où elle allait dîner et passer la nuit. On fit dresser des tentes et on lui en attribua la plus belle. C'est alors, qu'en pleine nuit, au moment où elle dormait, un esclave ? l'âme perfide de Redjeb Bey ? se glissa dans la tente et l'égorgea. Redjeb éprouva ? ou feignit d'éprouver ? une grande peine. L'enterrement de la princesse eut lieu le lendemain, lundi. Le palais de Aziza, connu sous le nom de Aziza bent el Soltan, est l'un des plus vieux palais d'Alger. Prolongeant les palais de la Djenina, il se situe juste en face de la mosquée Ketchaoua. Il comptait, à l'origine, trois étages mais après le tremblement de terre de 1716, il en perdit le plus haut. En 1830, il servit de magasins à l'armée coloniale. On le transforma et il servit d'archevêché. Aujourd'hui, il est le siège de l'Agence nationale d'archéologie et de protection des monuments et sites historiques.M. A. Haddadou(mahaddadou@hotmail.com)NomAdresse email