L'origine des prénoms employés en Algérie

Ce prénom masculin, très courant en Algérie, dérive du nom de Mohammed. Comme on sait que ce prénom était très répandu, on en a multiplié les variantes : Hmida, Hmidouche, Hamoud, etc. Le plus célèbre des M'hammed algériens est Sidi M'hammed, l'un des saints patrons de la ville d'Alger. Il est né vers 1715 en Kabylie, dans la tribu des Aït Smaïl, au c?ur du Djurdjura. Le jeune garçon fait ses premières études dans une zaouïa locale. Plus tard, il se rendit au Caire où il étudia et s'initia à l'ordre mystique des khalwatiya. Son ordre l'envoya au Soudan (Mali) pour islamiser les tribus africaines, encore païennes ou insuffisamment islamisées. Son absence va durer près d'une trentaine d'années, et quand M'hammed revient en Algérie, c'est un homme mûr et savant. Il va d'abord aux Aït Smaïl, en Kabylie, puis il se rend à Alger et s'installe dans une petite mosquée du Hamma, quartier qui a conservé jusqu'à nos jours ce nom et qui devait, plus tard, abriter son mausolée. Les oulémas d'Alger, outrés par les succès du cheikh qui leur faisait ombrage, complotent contre lui. Lassé par les pressions qui s'exerçaient contre lui, Sidi M'hammed décide de rentrer dans son village natal. Il est accueilli par une foule d'admirateurs et sa zaouia ne désemplissait pas. Ses adeptes venaient d'Alger et d'autres villes du pays pour le consulter. Mais quelques mois après, il meurt. Les Algérois, qui espéraient un prochain retour du cheikh au Hamma, décident de "rapatrier" sa dépouille et de l'enterrer dans la mosquée où il a enseigné. Les Turcs devaient être d'accord avec cette idée, de peur que le tombeau du saint, en Kabylie, devienne un lieu de ralliement des opposants à l'autorité ottomane. On envoie une délégation pour le ramener, mais les Kabyles ont déjà enterré le cheikh. On veut le déterrer mais les gens refusent. Une querelle éclate, menaçant de se transformer en guerre fratricide. C'est alors qu'on vient annoncer que le corps du saint s'est dédoublé, une dépouille étant enterrée aux Aït Smaïl et une autre à Alger. On vérifie que le corps est bien dans sa tombe. On dira, plus tard, que les Turcs avaient secrètement déterré le corps du saint et l'avaient remplacé par un autre corps. Mais, aux Aït Smaïl comme à Alger, on croit que Sidi M'hammed s'est réellement dédoublé. De là vient son surnom de Bouqobrine, l'homme aux deux tombes.M. A.mahaddadou@hotmail.comNomAdresse email