L'origine des prénoms employés en Algérie Tayni

Tayni est un prénom en usage dans le Hoggar, c'est aussi le nom berbère de la datte, que l'on retrouve sous cette forme en targui, tayni, ou tini, dans d'autres dialectes. Le Hoggar ne produit pas beaucoup de dattes, mais, comme toutes les populations du désert, les Touareg en consomment beaucoup. Si les sédentaires apprécient les dattes molles, les nomades, eux, préfèrent les dattes dures.Ainsi, les Touareg raffolent de la tegaza, produite au Touat et au Tidikelt, et dont le fruit à chair brune durcit en séchant. Mais la variété la plus appréciée est la Deglet nour ou "les doigts de lumière". Son domaine de prédilection en Algérie est le Souf, les Ziban et Oued Rhir.
Selon une légende, relevée à Oued Righ, c'est la fille d'un roi local qui est à l'origine de cette datte. Cette fille, appelée Aïcha, était très belle, et on lui donnait le surnom de nuwara (la lumineuse). Cependant, elle avait la manie d'avaler tous les petits objets qui lui tombaient sous la main. On a essayé de la guérir de ce défaut, mais on n'y est pas parvenu. C'est alors qu'on l'a emmenée en pèlerinage. Durant son séjour à La Mecque, elle visite la tombe d'un saint.
Il lui apparaît en rêve et lui promet de la guérir. Sur le chemin du retour, Aïcha est reprise par sa manie : elle avale de petites dattes avec leur noyau. Peu après, elle est prise de maux de ventre et on doit s'arrêter, dans une petite palmeraie, pour lui permettre de se soulager. En tout cas, elle sera débarrassée de sa manie, et, l'année d'après, elle repart à La Mecque pour remercier le saint. De retour, elle s'arrête à la palmeraie où elle s'est soulagée : elle aperçoit alors, à l'endroit même où elle a déféqué, des palmiers portant des dattes fines et parfumées, qu'on a baptisées, en son honneur, Deglet nour, les doigts de Nouara, ou les doigts de lumière. La datte est, comme la figue sèche au Nord, un aliment providentiel : une poignée de dattes et un verre de lait aigre peuvent constituer un repas. La datte constitue aussi quelques boissons. Ainsi, les Touareg préparent l'amerukik en pilant des dattes et les délayant dans du lait. Chez les populations maghrébines comme chez tous les musulmans, la datte est un fruit béni. Selon la légende en cours dans les oasis, il porte, incrusté au milieu de son anneau, le sceau de Salomon. C'est lui qui a imprimé de son sceau le premier noyau de datte, puis, le jettant par terre, lui a ordonné de croître et de devenir une nourriture pour le peuple. La datte représente, dans la symbolique algérienne et maghrébine, la douceur, l'abondance et la vie heureuse
M. A.
Haddadou (mahaddadou@hotmail.com)
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