Algérie

L'ordre établi et la condition humaine étalés sur les planches



L'ordre établi et la condition humaine étalés sur les planches
Scène de la pièceLa générale de Muh Terri, une pièce de théâtre à découvert, sans coulisses avec près de 40 rôles joués par 12 comédiens en 1h 30 mn, produite par le TRB et mise en scène par Mouhoub Latrèche, a eu lieu le lundi soir à la grande salle du TRB. A voir la pièce Muh Terri de Mouhoub Latrèche, adaptée du texte de Mohya traduite de l'écrivain Lu Xun La véritable histoire de Ah Qu, on dirait que ce dernier s'est inspiré du soulèvement populaire de la Kabylie en 2001. Pourtant ce n'est rien de cela étant donné que ce texte a été achevé juste après 1980.C'est dire, d'une certaine façon, que Mohya, le visionnaire, le clairvoyant a anticipé le mouvement de 2001 avec Muh Terri pourtant visiblement inspirée des manifestations du Printemps berbère. En installant sa tribune au milieu de la scène, le réalisateur et metteur en scène Mouhoub Latrèche, qui a joué le double rôle de narrateur et Hadj Bouroufa incarnant le patriarche du village, a commencé par une déclaration de «rêve concrétisé», «ce n'était pas facile mes amis...ça a toujours été mon rêve de monter une pièce en kabyle et en Kabylie... j'ai fait un parcours du combattant pour monter cette pièce et former troupe... mais l'essentiel, «c'est que nous sommes de retour» Aklagh Dha) «nous sommes là». Un message fort qui en dit long sur la réalité du théâtre amazigh ou plutôt d'expression amazighe (Kabyle).Intitulé Muh Terri, la pièce de Mouhoub Latrèche, un nouveau-né du théâtre régional de Béjaïa, est une nouvelle adaptation du texte et de la pièce de Mohya alias Muhend U Yehya, qui est incontestablement l'auteur de langue kabyle contemporain le plus important. En privilégiant la communication au lieu de la mise en scène comme le veut la pratique théâtrale, il s'est lancé dans une entreprise de repenser le théâtre populaire comme nous l'avions connu à son apogée: «C'est le théâtre tout court, comme je l'ai compris et appris depuis mes premiers pas dans le monde du 4e art...», nous a déclaré Mouhoub pour répondre à notre question portant sur le genre théâtral adopté avant d'expliquer «pour moi le théâtre est un support de communication, un moyen de faire passer le message, peu importe la manière, l'essentiel c'est de voir le message passé».A travers cette pièce jouée par 12 comédiens dont chacun a joué trois rôles au moins, soit près de 40 rôles joués, le metteur en scène a pu démystifier la boîte noire du 4ème art en tentant de simplifier la pratique théâtrale, pour revenir aux ABC du théâtre comme le large public l'a toujours connu et nos dramaturges conçu. Comme pour faire savoir et faire découvrir cette pratique au public, avec même des orientations en direct, Mouhoub Latrèche a voulu démocratiser la pratique théâtrale en la rendant transparente d'où la suppression des coulisses et le déroulement de la pièce en interactivité avec le public. En effet, en résumé, Mouhoub Latrèche a fait dans le théâtre communicatif et surtout expressif. Il a voulu faire passer le message comme à l'époque du théâtre militant «le théâtre est un moyen de dire des choses, de dénoncer, de proclamer et de soutenir des causes justes, en bref pour faire passer un message peu importe la manière.A cet effet, l'acteur principal Muh Terri, ce personnage à la fois sensible et dangereux, homme Rebelle, a fait passer des messages notamment dans sa cellule de prisonnier: thamourthnegh thenza, Nekni netwali, Win Ihouzane kerra Ihouza, wayadh nahrent a mouli...» sous nos regards, notre partie est vendue.




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