Algérie

L'Ordre des architectes en colère


L'Ordre des architectes en colère
L'ordre des architectes ne doit pas s'impliquer dans le choix du maître d'oeuvre.Réuni samedi à l'hémicycle Rabah-Aïssat au siège de l'APW, le conseil local de l'Ordre des architectes de la wilaya de Tizi Ouzou a exprimé son refus de s'impliquer de sa représentation nationale dans la mise en application des instructions n°426 de mars et n°941 de juin 2014. Les architectes exerçant dans la wilaya estiment que le choix du maître d'oeuvre ne figurent pas parmi les missions de l'Ordre des architectes. Ils s'estiment, par conséquent interpellés par cette procédure de passation de marchés en études et réalisation qui voit des maîtres d'oeuvre confier à des entreprises réalisatrices la tâche de choisir un maître d'oeuvre en charge de l'étude.Pour eux, la procédure contrevient aux règles d'éthique et de déontologie de la profession d'architecte. Ils ajoutent d'ailleurs que c'est l'architecte qui sera confronté aux conséquences qui en résultent en perdant sa liberté dans l'exécution de sa mission d'études devant les motivations matérielles de l'entreprise chargée de la réalisation.Dans une déclaration qui a sanctionné leur regroupement, les architectes considèrent que le ministère de l'Habitat ne devrait pas sacrifier la qualité du cadre urbain à cause de la nécessité de faire dans la quantité. Aussi, les architectes de Tizi Ouzou considèrent que la réponse du ministère de l'Habitat de l'Urbanisme et de la Ville n'est pas convaincante. Au lieu de recourir à cette procédure d'études de maturation et de réalisation à cause de l'urgence née de la pression de la demande de logement et l'envergure des projets lancés, le ministère de tutelle devrait tout simplement recourir au gré à gré pour les marchés d'études vu que les projets de logement sont d'importance nationale. Selon les architectes de Tizi Ouzou, l'article 18 du décret présidentiel du 7 octobre 2010 portant réglementation des marchés publics permet exceptionnellement au service contractant de recourir à la procédure «étude de maturation et de réalisation», lorsque des motifs d'ordre technique rendent indispensable l'association de l'entrepreneur aux études de l'ouvrage. Or, ajoutent-ils, les projets de logements et des équipements lancés par les différents maîtres de l'ouvrage publics ne requièrent aucune technicité particulière qui justifierait le recours à une telle procédure.Par ailleurs, l'Ordre local des architectes de Tizi Ouzou a exprimé son rejet de la proposition de classement des bureaux d'études qui codifie l'accès à la commande publique initiée par la direction des équipements publics du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, pour la simple raison que la profession d'architecte, classée premier art (production intellectuelle), est réglementée.Ce projet de la tutelle ne devait concerner que les spécialités techniques de l'ingénierie comme le génie civil. Enfin, l'Ordre des architectes de Tizi Ouzou avertit du danger de reproduire un projet de logement identique à celui déjà réalisé sur tout le territoire national au mépris des caractéristiques architecturales locales.Les conséquences seront désastreuses pour l'environnement et la qualité de vie des Algériens.L'urgence à construire des logements n'est pas incompatible avec l'exigence de qualité architecturale.Au contraire, construire mieux permet de construire plus, au bon endroit, en fonction des besoins réels des différentes catégories de population. Construire mieux, c'est permettre au citoyen de s'investir dans la maîtrise de son cadre bâti.


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