Algérie

L'ordre des Aïssaoua



Mohammed Ben Iça Essûfyani naquit à Meknes vers la fin du XV ème siècle. Ses partisans dans la confrérie le désignèrent du titre de chaykh el kamil (le maître parfait). Quoique pauvre il appartenait à une famille de chorfa - c'était également un descendant direct de l'imam Sliman el Djazouli - qui se réclamait d'une branche royale des Idrisides.

Après des études dans la zaouia de sa ville natale, il fit le pèlerinage, puis vécut quelques temps en Egypte. De son séjour au Moyen Orient il amassa de réelles connaissances en médecine, en hydraulique et en agriculture ce qui lui valut, du reste, le surnom de «maître du puits et de l'olivier» ! Revenu au Maroc il se forgea une réputation de savant versé non seulement dans les sciences théologiques mais également dans tout ce qui se rapportait au mysticisme.

Sa réputation devint si grande dans le pays qu'elle porta ombrage, dit-on, au sultan mérinide Moulay Smaïl. Lequel ordonna au chaykh et ses ouailles de quitter au plus tôt la ville. L'exode fut terrible, des fidèles de Mohammed Ben Iça mourant de faim et de fatigue demandèrent à manger ! «Le saint homme leur répondit de se nourrir de ce qui leur tombait sous la main, mais il n'y avait que des pierres, des serpents et des scorpions !»

Confiants, ils n'hésitèrent pas à avaler cailloux et reptiles venimeux tant était grande leur foi en leur maître ; ce qui d'ailleurs ne leur fit aucun mal grâce à la protection miraculeuse de Sidi Ben Iça. (*)

(*) - Pour commémorer ces faits extraordinaires devenus les mythes fondateurs de la tariqa, les Aïssaoua continuent, - au cours de leurs cérémonies spirituelles ou hadra - d'organiser des séquences de Lou'ba - ou jeu, en avalant des reptiles, des pierres, du verre, en manipulant des objets tranchants, en passant par-dessus les flammes ou en marchant sur des braises ardentes !

Aussitôt connus par la population, ces évènements firent une grande impression sur les gens, de sorte que le nombre des prosélytes du saint sidi Iça devint considérable. Bientôt le sultan se trouva confronté à une situation telle qu'il n'eut de cesse que d'offrir au chaykh Ben Iça de revenir en ville où il fut reçu en grande pompe, comblé d'honneurs et de richesses ! Richesses que le saint homme s'empressa de distribuer aux pauvres, car il vécut en ascète dans le dépouillement le plus complet !

Mohammed Ben Iça mourut en 1524 à Meknes où son tombeau se situait dans le quartier de Bab el Djedid. C'est là que se trouvait la maison mère de l'ordre.

«- La doctrine des Aïssaoua se résume en peu de mots. Au plan religieux, préférer l'abstinence, la sobriété, l'absorption en Dieu poussée à un degré tel que les souffrances corporelles et les mortifications ne peuvent plus avilir les corps endurcis à la douleur. Au plan moral, ne rien craindre, ne reconnaître que l'autorité de Dieu et des saints, et suivre scrupuleusement les principes du Livre Sacré.»

Après la mort du Chaykh, l'autorité de la confrérie resta héréditaire chez ses descendants. Auparavant la place principale des Aîssaoua algériens se situait dans la zaouia d'Ouzera - Médea, non loin d'Alger ; elle fut fondée par le petit fils du chaykh Ibn Iça. Lequel était venu se réfugier en Algérie à la fin du XVI ème siècle, afin d'échapper à la tyrannie d'un sultan marocain de l'époque.

Délaissée après l'indépendance du pays cette institution cessera toute activité. Par contre, seule la Zaouia de Oulhaça fondée en 1770 par Mohammed Ben Ali demeurera le centre de la confrérie des Aïssaouia à l'échelle nationale.

(*) - Mohammed Benali originaire du Rif marocain vint s'installer avec sa famille, à Oulhaça ghraba, dans le djebel Trara, patrie du célèbre général Tariq ben Ziad conquérant - en 711- de l'Espagne.

Cette zaouia visitée régulièrement par les Aïssaoua du pays comportait deux qûbba, une mosquée et un cimetière où reposent encore les membres de la famille du chaykh, notamment sidi Mohammed Ben Ali, son fils sidi Mohammed, Sidi el hadj Mohammed Ghâzûli…Les firqa ou branches étaient disséminées un peu partout ; néanmoins les plus importantes restaient jusqu'à une époque récente celles de Aïn el Houts et de Tlemcen.


Vous informons qu'il existe une Zaouia Aissaouia à Arzew et ce depuis 1905. Rattachée à la zaouia-mère de Meknés (Maroc) depuis sa création. rattachée à la zaouia de Oulhaça avec Cheikh Abdelkrim El Guazouli de puis 1989.pour plus de détail concernant la tariqa aissaouia en général et le far3e d'Arzew en particulier consultez notre site :" www.elaissaouiarzew.org" ou notre page facebook " Aissaouia Arzew". Salutations fraternelles.
ZAUMI Moussa - Retraité - Arzew, Algérie

10/08/2014 - 210611

Commentaires

merci du contenu mais d’après la sfina ou elle raconte l'histoire du cheikh benaissa que celui ci ne s'est jamais marié et n'a aucun cas laissé d'enfants comme il le disait mes fils sont les hommes qui suivent ma tariqua conduite en lisant hazb daym la yazoul je vous demande de bien vouloir m’éclaircir sur ce point et longue vie à la tariqua
gourbdji mohamed el-hadi - sans - ANNABA, Algérie

23/12/2010 - 9504

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