Algérie

L'orage s'éloigne de l'Algérie LE BARIL DE PETROLE FRÔLE LA BARRE DES 110 DOLLARS



L'Algérie fera t-elle bon usage de cet argent'
Une opportunité pour des feuilles de routes que se sont tracées certains ministres pour diversifier l'économie nationale, en situation de quasi-dépendance par rapport aux exportations en hydrocarbures.
L'orage s'éloigne. Les prix du pétrole qui sont en train de retrouver des niveaux élevés représentent une manne en devises providentielle pour l'Algérie qui non seulement ambitionne de sortir de sa dépendance par rapport à ses exportations d'hydrocarbures mais de confirmer aussi un statut de puissance régionale qui lui est en principe dévolu eu égard aux inestimables richesses que recèle son sous-sol doublé d'un potentiel en ressources humaines exceptionnel (la population en âge de travailler représente plus de 64% de la population globale d'après des statistiques récentes).
En fera t-elle bon usage' La conjoncture s'y prête en tous les cas. Depuis la mi-avril 2013 les cours de l'or noir ont enregistré un bond de 20 dollars à New York pour atteindre jeudi dernier un plus haut depuis 16 mois. Le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) qui a grimpé de 1,56 dollar, a clôturé à 109,32 dollars. Un niveau qu'il n'avait pas revu depuis le 1er mars 2012. Une position qui s'est renforcée vendredi en cours d'échanges européens.
Le baril de brut pour livraison en août a pris 40 cents à New York pour se négocier à 108,44 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 108,80 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
Le baril de pétrole qui n'a pas arrêté de jouer au yoyo donne l'impression d'être sur une pente ascendante. «Cette tendance devrait se confirmer dans les prochains mois», a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. A quoi est dû cette tendance haussière' «Propulsé par une demande croissante des raffineries américaines et de nettes améliorations logistiques pour l'acheminement du brut stocké au terminal pétrolier de Cushing, Oklahoma, (centre des Etats-Unis) vers le golfe du Mexique, le WTI se reconnecte peu à peu au marché mondial du brut», a-t-il expliqué. «Les prix du pétrole continuent d'être soutenus par les inventaires hebdomadaires (des stocks de brut américains) qui ont fait état d'un recul de 6,9 millions de barils, bien au-delà des estimations», estimait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Les réserves de pétrole brut aux Etats-Unis ont plongé de nouveau. Elles ont accusé un recul de 6,9 millions de barils selon les chiffres publiés mercredi dernier par le département américain de l'Energie (DoE). Pour rappel, les stocks américains avaient dégringolé de près de 20 millions de barils au cours des deux semaines précédentes déjouant les pronostics des experts qui avaient tablé sur une baisse d'à peine un peu plus de 2 millions de barils. La demande croissante des raffineries aux Etats Unis ainsi que le déclin des stocks du premier pays consommateur d'or noir ont suffi à doper les prix du baril.
Une conjoncture qui doit jouer en faveur d'une économie algérienne qui commençait à donner des signes d'essoufflement. Les exportations ont, en effet, baissé de plus de 8% durant les cinq premiers mois de 2013 par rapport à la même période en 2012, alors que la facture des importations a grimpé de 17% subissant les contrecoups d'une chute des prix du pétrole. «Durant le mois de mai dernier, les exportations algériennes ont poursuivi leur baisse (6,47%) sur le sillage d'une baisse de près de 7% des exportations d'hydrocarbures, qui ont représenté 95,5% du total des exportations du pays», avait indiqué le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes.
Une situation qui peut contrarier des projets jugés primordiaux pour le développement économique du pays et le maintien de sa stabilité sociale. Une enveloppe de 286 milliards de dollars doit être consacrée dans le cadre du plan quinquennal (2009-2014).
Il est notamment question de la création de 3 millions d'emplois, du développement des infrastructures routières et ferroviaires, de programmes spéciaux au profit des wilayas des Hauts-Plateaux et de celles du Sud ainsi que du développement de certaines autres (Béjaïa, Tizi Ouzou) qui ont bénéficié d'enveloppes conséquentes pour les sortir de leur sous-développement chronique. Il est prévu aussi la construction de 80 stades omnisports, 5 000 établissements scolaires, d'une cinquantaine de cités universitaires pouvant héberger 400.000 étudiants... «Le repli persistant des prix du pétrole provoquerait un fléchissement de la croissance, une hausse du nombre de chômeurs et une réduction forcée des investissements publics», avait prévenu le FMI dans son rapport dévoilé en janvier 2012.
La donne semble vouloir durablement s'inverser. Un contexte favorable à des feuilles de routes que se sont tracées certains ministres pour sortir une économie nationale inféodée au secteur pétrolier. Celui de l'industrie projette la création de 2 millions de PME d'ici 2025 celui du tourisme croit dur comme fer qu'il pourra ramener 2,5 millions de touristes à l'horizon 2015...
L'heure est à la concrétisation de ces promesses.


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