Algérie

L’option nucléaire en Algérie en débat



L’option nucléaire en Algérie en débat
La possibilité d’adopter le nucléaire comme option pour la production d’électricité en Algérie devrait être étudiée "minutieusement" avant de se lancer dans une telle entreprise, ont préconisé mercredi à Alger des spécialistes.

Selon l’expert, Tewfik Hasni, l’Algérie doit d’abord passer par un modèle de consommation énergétique qui déterminera la part de chaque forme d’énergie, avant de faire un choix.

"Dans ce modèle, le nucléaire pourrait avoir sa part tout comme le solaire ou l’éolien", a-t-il indiqué au forum du quotidien El Moudjahid. Seulement, auparavant, a-t-il poursuivi, "il faut examiner toutes les alternatives possibles dans le cadre d’une discussion rationnelle".

Il s’agit de "bien évaluer le coût de chaque modèle énergétique par la durabilité et la sécurité et bien d’autres paramètres, des éléments qui pourront nous guider dans ce mix énergétique que nous voulons pour demain".

M. Hasni a estimé que l’Algérie doit tempérer ses ambitions pour l’énergie nucléaire qui est "encore assez coûteuse’’. "Trois problèmes se posent actuellement pour sa concrétisation : celui de la sécurité de l’installation, du lieu de son implantation et de la disponibilité de ressources importantes d’eau".

Dans l’attente de développement de nouvelles technologies pour rendre l’énergie nucléaire, plus accessible, "la logique voudrait que nous commencions d’abord par exploiter la ressource la plus durable, qui sera disponible technologiquement et qui sera mise en oeuvre plus rapidement, c’est-à-dire, les énergies renouvelables, notamment le solaire".

Il a estimé, néanmoins, que "le nucléaire va à terme se positionner", à condition, a-t-il souligné, que "toutes les contraintes soient levées, particulièrement celles relatives au coût et au savoir".

L’Algérie devrait d’abord commencer par acquérir le savoir nécessaire à l’utilisation de l’énergie nucléaire pour pouvoir réduire le coût d’un programme nucléaire qui reste "très élevé" au moment où les ressources financières du pays risquent d’être affectées par la crise mondiale.

L’expert Arslane Chikhaoui a estimé pour sa part, que l’Algérie doit prendre un peu de temps pour réfléchir à cette question. "Rien ne presse pour prendre une décision. L’Algérie pourrait faire une expérience et sur le nucléaire et sur les énergies renouvelables, avant de trancher".

"Nous avons les moyens de mener ces expériences qu’ils soient financiers ou humains", a-t-il encore soutenu. Même si la production d’électricité à partir de l’énergie nucléaire serait, à l’heure actuelle, plus coûteuse pour l’Algérie que certaines autres technologies, le nucléaire reste, pour ce spécialiste, une option à expérimenter.

"On peut s’attendre à des réductions de coûts significatives au cours des prochaines décennies à travers une gamme de technologies prometteuses’’, a ajouté cet expert.

L’ambassadeur de la Corée du Sud en Algérie, M. Choi Sung-Joo, invité au forum, a plaidé pour la généralisation de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, relevant la nécessité de renforcer la sécurité autour des installations.

"L’énergie nucléaire pourrait être considérée comme alternative réaliste, compte tenu de la croissance rapide de la demande en énergie future ainsi qu’une réponse aux changements climatiques".

Il a estimé, à ce titre, que le 2ème sommet prévu à Séoul en mars 2012 sur la sécurité nucléaire constitue une occasion pour consolider la coopération internationale contre le terrorisme nucléaire, ainsi que pour promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.


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