Algérie

«L'option des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud est restée une chimère»



«L'option des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud est restée une chimère»
Quelles sont les orientations et les grandes lignes du schéma national de l'aménagement du territoire (SNAT)'Ce schéma devrait interpréter la stratégie de l'Etat en matière d'aménagement du territoire et orienter les actions de développement à l'horizon 2030, par rapport aux objectifs qu'exige un développement global, tant au plan territorial que sectoriel. Les objectifs les plus attendus reposent essentiellement sur l'équilibre régional, la cohérence des actions, la valorisation des ressources humaines et naturelles, le redéploiement des populations et des activités du Nord vers les Hauts-Plateaux et le Grand-Sud et la réduction des distances par la performance des infrastructures de base et les moyens de transport, ainsi que par un découpage administrative ambitieux à la mesure de l'ampleur du territoire national.L'Algérie a connu un retard de plus de 30 ans dans ce domaine. De 1982 à 2010, l'Algérie avait fonctionné sans aucun instrument d'aménagement global du territoire.Qu'est-ce qui a accentué ces déséquilibres, selon vous 'Il y a d'abord la décennie noire. Ses conséquences n'ont pas permis à la partie nord du pays d'amorcer un processus de décentralisation au profit du Sud. Il est vrai que le phénomène de l'hypertrophie forcée de l'extrême nord a été hérité de l'époque coloniale. Mais c'est le non-respect des instruments de l'aménagement du territoire qui a laissé cette tendance évoluer avec la consommation abusive des terres les plus fertiles de la partie nord du pays.Cette ressource stratégique est envahie par des constructions alors que les grandes étendues des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud sont toujours dans un état vierge. Les deux options des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud sont restées noir sur blanc.Comment évaluez-vous l'expérience de villes nouvelles en Algérie 'La nouvelle ville est l'un des outils d'aménagement du territoire. Elle doit être localisée à une distance minimum de 50 km d'une grande métropole. Elle a pour principale mission de désengorger une grande métropole subissant des pressions, etc. Compte tenu de la configuration physique du territoire algérien et de l'échelle de grandeur des métropoles algériennes, l'implantation des villes nouvelles est vivement déconseillée dans le Nord.D'abord, les trois grandes métropoles ? à savoir Alger, Oran et Constantine ? n'ont pas encore atteint le seuil de grandes métropoles nécessitant la création de villes nouvelles pour les désengorger.Ces métropoles ont plutôt besoin d'une gestion urbaine maîtrisée. Ensuite, la dimension spatiale est fortement réduite et excessivement accidentée.Ce qui ne permet pas la fixation des populations dans leur lieu de résidence et le redéploiement de la population du Nord vers le Sud. Le critère des distances exigées ne pourra en aucun cas être appliqué dans le Nord. En plus, l'implantation de nouvelles villes se fera systématiquement sur le foncier agricole. Ce qui influe négativement sur le fonctionnement des espaces ruraux.La ville de Sidi Abdallah devait-elle être implantée là où elle actuellement ' Cette ville ne cadre en aucun cas avec le statut d'une ville nouvelle. Bien au contraire, elle stimule l'urbanisation et menace, dans la durée, les terres agricoles du Tell. Aujourd'hui, elle présente une situation de fait accompli et a pris la dimension d'un pôle d'intérêt national. Or, on doit éviter sa fusion avec les quartiers du sud-ouest de la capitale, à travers la limitation des programmes d'habitat et la réalisation de projets de développement intelligents.




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