Les producteurs de lait tirent la sonnette d’alarme. La filière lait dans la wilaya de Batna traverse une zone de turbulences très critique.Les statistiques de la direction des services agricoles de la wilaya de Batna attestent de la bonne santé de la filière laitière dans la wilaya avec une production laitière de 36 900 litres fournis par 19 200 vaches laitières pour l’année 2007, constituant une nette amélioration par rapport à l’année 2000 où il a été enregistré 17 010 litres. De leur côté, les éleveurs, contrairement aux responsables des services agricoles, très optimistes, tirent la sonnette d’alarme. La filière du lait dans la wilaya de Batna traverse une zone de turbulences très critique. Pour nos interlocuteurs, plusieurs de leurs collègues sont contraints de réduire le nombre de leurs têtes bovines à l’image d’un certain Faddeli, propriétaire de 140 têtes bovines qui aurait tout liquidé, d’un S. Smaïl qui aurait réduit son bétail bovin de 40 à 8 têtes, de M. Mahmoud qui avait 30 têtes bovines, il ne lui en reste que 4, d’un autre, Mallal, qui possédait 80 têtes et qui est en train de s’en débarrasser, faute de rentabilité. La cause essentielle de cette perte ou fuite des producteurs, nos interlocuteurs l’expliquent par le faible prix de vente du lait, qui ne couvre pas leurs dépenses réelles. “Le litre de lait, nous le vendons à 35 DA, alors qu’il nous revient à 45, et parfois à 65 DA. Nous enregistrons continuellement une perte qui nous ruine. Nous travaillons juste pour couvrir les charges liées à l’alimentation du bétail, à la main-d’œuvre et au matériel de la traite”, nous lance un producteur de la commune de Djerma. Pour justifier leurs lourdes dépenses, Kheldi Amor et Aggoune Touhami, des producteurs de la daïra d’El-Madher nous exhibent des factures de consommation de l’électricité d’un trimestre. Tous les éleveurs bovins ou producteurs de lait se plaignent de la hausse des coûts. Pour sauver la filière laitière de la faillite, les producteurs de lait revendiquent une augmentation du prix de cession du lait, un prix qui leur permette de vivre et de continuer à travailler et prospérer. Les éleveurs de bovins laitiers se plaignent aussi de la déficience de l’alimentation et de sa cherté. Les conditions météorologiques, l’émiettement des surfaces agricoles participent faiblement aux apports alimentaires des bovins laitiers. Même en recourant à l’achat d’aliments pour couvrir les besoins des animaux, rares sont les fellahs qui servent à leurs vaches un menu adapté, notamment en fonction de leur âge et de la qualité du lait produit, ce qui explique la faible production des vaches. “La vache qui n’est pas bien nourrie ne produit pas. Les nôtres arrivent tout juste à produire en moyenne de 10 à 14 litres par jour”, explique un de nos interlocuteurs. La filière laitière dans la wilaya de Batna fait face aussi à de nombreux problèmes, à l’exemple des vaches épuisées et arrivées à “la fin de leur carrière”, à l’absence de la main qualifié et autres. D’une manière générale, le secteur a beaucoup d’imperfections à corriger, d’ordre naturel, technique et socio-économique, pour que la pratique laitière soit performante et couvre les besoins de la wilaya.
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Posté Le : 30/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : B. Boumaïla
Source : www.liberte-algerie.com