Algérie

l'opposition syrienne minée par de profondes divergences Alors que le Front Al Nosra continue à progresser



Une première réunion prévue le 2 mars afin de désigner un Premier ministre avait été reportée après des pressions des Etats-Unis et de la Russie qui préfèrent la mise en place d'un gouvernement de transition.
Minées par les luttes de leadership et des nombreuses divergences politiques, les différentes composantes de l'opposition syrienne ont toujours du mal à s'entendre sur un SMIG politique. Ces désaccords sont d'ailleurs à l'origine du report pour la seconde fois d'une réunion prévue à Istanbul sur la formation d'un gouvernement en «territoires libérés» que devaient en principe tenir aujourd'hui les animateurs de la Coalition de l'opposition. «La réunion, qui était prévue mardi, a été reportée en raison d'opinions divergentes sur la question du gouvernement. On peut dire que les désaccords sont profonds et nécessitent davantage de temps et de consultations», a déclaré hier à la presse Samir Nachar, membre de la Coalition de l'opposition. «Les désaccords portent sur l'idée même d'un gouvernement, certains sont pour, d'autres sont contre», a-t-il précisé. Selon M. Nachar, la réunion pourrait se tenir le 18 ou le 20 mars.
Une première réunion prévue le 2 mars afin de désigner un Premier ministre chargé d'administrer les territoires rebelles avait été reportée après des pressions des Etats-Unis et de la Russie qui préfèrent la mise en place d'un gouvernement de transition issu d'un dialogue entre le gouvernement syrien et l'opposition.Alors que sur le front diplomatique, les discussions sont également toujours dans l'impasse, les affrontements entre les forces restées loyales au régime de Bachar Al Assad et les rebelles ne faiblissent pas.
Malgré la violence des combats, aucun des protagonistes du conflit ne parvient à remporter une victoire décisive. Près de huit mois après avoir lancé la «bataille de libération» de Damas, les rebelles restent ainsi confinés dans les quartiers périphériques et les banlieues sud et est de la capitale fortifiée. L'armée repousse leurs tentatives de pénétrer au c'ur de la capitale, où d'importantes cibles du régime sont toutefois visées par des attentats meurtriers. Seul fait à signaler : les rebelles syriens ont surpris l'armée dimanche avec un assaut sur leur ancien bastion de Baba Amr à Homs (Centre) auquel le régime a répondu hier par des raids aériens. La ville de Homs, surnommée «la capitale de la Révolution», est néanmoins aujourd'hui contrôlée à 80% par l'armée, qui mène depuis plusieurs jours une violente offensive contre les enclaves rebelles de Khaldiyé et du vieux Homs, assiégés depuis huit mois.
L'appel à l'aide du Haut-Conseil de l'Iftaa
Dans l'est du pays, le Front Al Nosra et d'autres groupes islamistes de la rébellion qui contrôlent une grande partie de cette région riche en hydrocarbures ont, en revanche, annoncé la création d'un conseil local chargé de gérer les affaires courantes dans les zones qu'ils contrôlent dans les provinces d'Hassak, Raqa et Deir Ezzor, selon un communiqué retransmis par l'OSDH. «Les bataillons islamiques ont formé le Conseil religieux dans la région de l'Est pour gérer les affaires de la population et combler le vide sécuritaire», selon ce communiqué. Le Front Al Nosra, qui ne cache pas ses aspirations de voir la Syrie devenir un Etat islamique, a connu une ascension fulgurante à partir de la mi-2012.
Visiblement inquiet de l'évolution de la situation, le Haut-Conseil de l'Iftaa (la plus haute autorité sunnite en Syrie) a, dans un communiqué adressé à la presse, lancé un appel à «notre peuple en Syrie pour qu'il se place aux côtés de nos forces armées afin de défendre la patrie».
Le Conseil national syrien (CNS) a estimé qu'il s'agissait là d'«un appel au secours du régime syrien» aux abois. «Le régime criminel mobilise les mercenaires de l'extérieur, appelle à une intervention extérieure (') dans l'espoir qu'ils le sauvent d'une noyade assurée», a affirmé le CNS dans un communiqué, dans une allusion à l'Iran, principal allié régional du régime du président Bachar Al Assad.
Au plan humanitaire et des droits humains, c'est également la catastrophe. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux réfugiés, Antonio Guterres, a prévenu dimanche à Ankara que le nombre de réfugiés syriens, qui était de 33 000 il y a un an et vient de franchir le cap du million, pourrait doubler ou tripler d'ici la fin de l'année, si aucune solution n'est trouvée au conflit. En bientôt deux ans, le conflit syrien a fait plus de 70 000 morts, un million de réfugiés et des millions de déplacés, selon l'ONU.
Par ailleurs, selon un rapport de l'ONU présenté au Conseil des droits de l'homme, le régime se servirait de milices, dont les Comités populaires formés par les habitants dans certaines régions, pour perpétrer des massacres. «Les massacres qui auraient été perpétrés par des comités populaires ont parfois pris des connotations interconfessionnelles», précise ce rapport de la Commission d'enquête internationale et indépendante de l'ONU. Contrairement aux précédentes fois, l'organisme onusien n'a pas jugé utile hier de revenir sur les crimes, pourtant nombreux aussi, commis par des éléments se réclamant de l'opposition.


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