Algérie

L'opposition syrienne et les soldats déserteurs coordonnent leurs actions



Dans la région d'Idleb (nord-ouest), près de 20 000 manifestants ont appelé à  la chute du régime, alors qu'un manifestant a été tué par les forces de l'ordre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). A Hama (centre), un adolescent de 17 ans a péri sous les balles des forces de sécurité, a également rapporté l'OSDH. Quelque 15 000 personnes ont manifesté à  Douma, près de Damas, où «des affrontements ont eu lieu vendredi matin entre des agents de sécurité et des déserteurs», selon l'OSDH. Des milliers d'autres sont, selon la même source, sortis à  Palmyre, dans la province de Homs (centre), bastion de la contestation, où deux civils ont été blessés par un tir de roquette qui visait une voiture de la voirie. A Deir Ezzor (est), à  Deraa (sud) où cinq manifestants ont été blessés, ainsi que dans la banlieue de Damas, les forces de sécurité ont tiré pour disperser les rassemblements, selon l'OSDH et les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestants sur le terrain.  
A la veille des manifestations de soutien aux déserteurs, Riad Al Assaad, chef de l'Armée syrienne libre, qui assure compter dans ses rangs 40 000 déserteurs, et Burhan Ghalioun, à  la tête du Conseil national syrien (CNS, opposition), se sont rencontrés pour organiser leur action. Plusieurs rassemblements ont par ailleurs rendu hommage au journaliste français Gilles Jacquier, tué mercredi par un obus à  Homs, alors qu'il était en reportage avec plusieurs confrères. «Gilles Jacquier, vous àªtes dans nos cœurs», proclamait en français la pancarte d'un manifestant dans le quartier de Barzé, à  Damas, selon une vidéo diffusée sur YouTube par les LCC. Nouveau revers pour la Ligue arabe Depuis le début de la révolte populaire, à  la mi-mars 2011, il s'agit du premier journaliste occidental tué en Syrie. Aucun témoin sur place n'a pu établir si l'obus avait été tiré par un rebelle ou par l'armée. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour homicide volontaire, alors que la présidence française soupçonne «une manipulation» des autorités syriennes, selon le quotidien Le Figaro. «Il y a des choses troublantes» dans ce décès, a pour sa part estimé le directeur de l'information de France Télévisions, Thierry Thuillier. «Par exemple, pourquoi, alors que ce convoi de journalistes est escorté militairement, pourquoi d'un seul coup les militaires disparaissent de la circulation au moment des premiers tirs '», s'est-il interrogé. La journée d'hier devait àªtre un nouveau test pour les observateurs arabes, critiqués pour leur incapacité à  faire cesser l'effusion de sang en Syrie depuis leur arrivée, le 26 décembre. Le chef des opérations de cette mission au sein de la Ligue arabe, Adnane Khodeir, a déclaré que «des équipes supplémentaires d'observateurs, arrivées récemment en Syrie, se déploieraient dans les deux prochains jours» et seraient munies «d'équipements qui les aideraient à  mieux accomplir leur mission». Mais celle-ci a connu de nouveaux revers, avec deux observateurs qui se sont retirés pour «raisons personnelles ou médicales», selon la Ligue arabe, tandis que l'un d'eux, l'Algérien Anouar Malek, a affirmé avoir démissionné pour protester contre «les crimes en série» du régime. Et des opposants syriens ont jugé cette mission «décevante», craignant que son échec ouvre la voie à  des ingérences étrangères. Un nouveau rapport sur la mission est attendu le 19 janvier.  A Moscou, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a critiqué les amendements occidentaux à  un projet de résolution russe à  l'ONU sur la Syrie, estimant qu'ils avaient pour but de procéder à  un changement de régime à  Damas. Dans deux interventions en début de semaine, M. Assad s'en était violemment pris à  la Ligue arabe. Se montrant intraitable, il avait aussi promis de «mater la révolte» après avoir brandi de nouveau la thèse du complot international. Selon l'ONU, plus de 5000 personnes ont péri dans la répression en dix mois, et plus de 400 depuis le début de la mission arabe en Syrie.


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