Algérie

L'opposition russe pas assez forte pour cette élection présidentielle



Poutine est presque assuré d'une victoire aujourd'hui. C'est à plus long terme, lors des législatives de 2016 et la présidentielle de 2018 qu'il faudra s'attendre à de vrais bouleversements en Russie.En route vers l'élection présidentielle russe du 4 mars 2012, une course au Kremlin marquée à la fois par le retour de Vladimir Poutine et par la naissance d'un mouvement de contestation sans précédent depuis 2000, début de l'ère Poutine.
Si la vague de contestation sans précédent qui frappe le régime de Vladimir Poutine ne semble pas en voie d'empêcher sa victoire à la présidentielle, elle aura au moins provoqué une vaste mobilisation chez les opposants russes.
La colère les a unis et les inspire. Les artistes se sont mis de la partie donnant plus de saveur à la politique. La rue et internet ont rivalisé d'imagination pour faire connaître les désaccords avec le pouvoir. Celui-ci, débordé depuis les manifestations de l'automne contre le bourrage des urnes aux législatives, a lâché la bride. Face aux brigades antiémeute, les anti-Poutine ont inventé les manifestations motorisées. À deux reprises, Moscou a été paralysée par des embouteillages, aucune loi n'exigeant d'autorisation pour ce genre de manifestations. En Sibérie, à Barnaoul, les opposants ont organisé une manifestation de jouets ! Des figurines ont été plantées sur la voie publique brandissant des pancartes anti-Poutine ! Le maire de cette ville n'a pas eu peur de se ridiculiser en publiant un arrêté qui interdit tout rassemblement de figurines ! Mais ce mouvement qui s'est répandu sur l'ensemble de la Russie n'empêchera pas Poutine de retourner au Kremlin. Les manifestants savent qu'il n'y aura pas encore de printemps russe après le printemps arabe. Il reste que la Russie assiste à la naissance d'un véritable mouvement d'opposition. Les résultats des élections législatives du mois de décembre 2011 ont été une surprise. Ce ne fut pas un raz-de-marée anti-poutinien, mais les scores des opposants, alors même qu'ils ont été minimisés par la tricherie, ont secoué le pays et le monde entier, prenant de court Poutine, Medvedev et les dirigeants de leur parti Russie Unie, qui a remporté la majorité, relative, ce qui marque déjà un grand changement.
L'actuel Premier ministre, ex-président et futur président, voit ainsi sa marge de man?uvre réduite.
Désormais, Poutine se sait ?surveillé? par toute une partie de l'électorat, notamment les nouvelles classes moyennes, qu'il a sécurisées mais qui exigent l'application de standards internationaux en matière de démocratie et dans la gouvernance.
à présent, les grandes villes russes ressemblent à des villes européennes, avec des magasins et des cafés aux prix abordables, remplis de consommateurs.
Une nouvelle société a émergé, avec une vraie classe moyenne, pas encore bien riche mais qui en demande et qui sait ce qu'elle ne veut pas.
L'amélioration du niveau de vie n'est pas impressionnante, mais elle est incontestable, de l'avis d'observateurs occidentaux qui n'aiment pourtant pas Poutine.
Celui-ci a découvert que ce sont des électeurs qu'il n'est plus du tout aussi facile de manipuler : ils sont le présent du pays, ont l'esprit critique, la langue bien pendue, impatients et n'acceptent plus l'autorité comme une valeur allant de soi.
L'image du peuple russe docile a fait son temps.
D. B


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