Algérie

L'opposition rejette toute idée de négociation


A Benghazi, principale ville de l'est du pays tenue par les combattants, un porte-parole du Conseil national libyen a affirmé qu'un homme disant représenter Moammar El Gueddafi  avait pris contact avec le Conseil pour discuter des modalités relatives à  un départ du maître de Tripoli, au pouvoir depuis 1969. Sans dévoiler l'identité de cet intermédiaire, ni dire de quand datait ce contact, Moustafa Gheriani a expliqué que le Conseil ne pouvait àªtre certain qu'il agissait de sa propre initiative ou représentait bien El Gueddafi. Mais il a rejeté au nom du Conseil, toute discussion avec le régime de Tripoli, qui continue de contre-attaquer. L'aviation libyenne a ainsi mené au moins cinq raids aériens dans la journée près de positions rebelles dans le port pétrolier stratégique de Ras Lanouf, (620 km à  l'est de Tripoli). Sur un autre front, un témoin a déclaré que les forces loyales à  Moammar El Gueddafi avaient repris Zaouia, la ville la plus proche de Tripoli tombée aux mains de l'opposition. D'après cet homme qui a requis l'anonymat, les chars et les véhicules de combat sillonnaient la localité, située à  50km à  l'ouest de Tripoli, et tiraient sur des habitations. Electricité, téléphone et internet étaient coupés, a-t-il expliqué par téléphone après avoir réussi à  quitter la ville et à  gagner un secteur lui permettant utiliser son téléphone mobile. «La ville est en ruine», a-t-il dit après la contre-offensive du régime lundi. «Certains bâtiments ont été entièrement détruits», «il y a de nombreux blessés mais les hôpitaux vont se trouver à  court d'approvisionnements». Le régime El Gueddafi  utilise un peu plus chaque jour ses moyens aériens afin de bloquer l'avancée des rebelles vers la capitale, en provenance de l'est du pays tenu par l'opposition. Ce recours important à  l'aviation souligne du même coup la vulnérabilité des insurgés qui tentent de progresser en terrain ouvert le long de la côté méditerranéenne et pourrait conduire la communauté internationale à  imposer une zone d'exclusion aérienne en Libye pour empêcher les bombardements. Les Etats-Unis ont rappelé lundi qu'ils étudiaient avec leurs alliés de l'OTAN toutes les options, y compris militaire, pour répondre à  l'escalade de la violence en Libye. La Grande-Bretagne et la France préparent un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui instaurerait une zone d'exclusion aérienne. Le texte est préparé au cas où il serait nécessaire, mais aucune décision n'a encore été prise pour le faire circuler au Conseil où la Russie a rejeté une telle option et dispose d'un pouvoir de veto. Certains pays arabes accentuent dans le même temps la pression sur le régime El Gueddafi et se sont joints aux demandes d'une zone de «non-survol». Le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis a déclaré que le Conseil de sécurité de l'ONU devait «assumer sa responsabilité historique pour protéger le peuple libyen». Parallèlement, selon un haut responsable de l'Union européenne, rentré lundi soir de Tripoli, des représentants du régime de Tripoli ont exprimé le souhait à  plusieurs reprises que l'ONU envoie une mission indépendante en Libye pour enquêter sur les violences. D'après ce responsable qui a requis l'anonymat, les Libyens ont affirmé qu'une telle mission serait autorisée à  se déplacer librement et que la sécurité de ses membres serait assurée.
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