Algérie

L'opposition rejette des "résultats frauduleux"



L'opposant malawite Lazarus Chakwera, arrivé deuxième de la présidentielle du 21 mai, a rejeté "les résultats frauduleux" de l'élection remportée de justesse par le chef de l'Etat sortant Peter Mutharika, qui a été officiellement investi hier dans un stade de la capitale Blantyre. Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, a obtenu 38,57% des suffrages, devant son principal rival Lazarus Chakwera, avec 35,41% des voix, selon les résultats de la commission électorale publiés lundi. Après quatre jours de silence, Lazarus Chakwera, 64 ans, a finalement pris la parole hier pour dénoncer ces résultats, lui qui s'était indigné, au moment du dépouillement, de nombreuses "irrégularités"."Moi, Lazarus Chakwera, rejette les résultats frauduleux de la MEC", la Commission électorale du Malawi", a déclaré le chef du parti du Congrès du Malawi (MCP) lors d'une conférence de presse à Lilongwe, ajoutant qu'il allait demander à la justice leur annulation. "Nous avons été les témoins non pas d'une élection mais d'un vol, d'un crime contre (...) notre démocratie", a-t-il estimé. Lors du dépouillement la semaine dernière, Lazarus Chakwera avait dénoncé des "irrégularités", notamment l'utilisation suspecte de blanc à corriger sur de nombreuses feuilles d'émargement. Il avait alors saisi la justice qui avait suspendu l'annonce des résultats et ordonné à la MEC de recompter tous les bulletins de vote dans un tiers des districts électoraux du pays. L'injonction de la justice a finalement été levée lundi et Peter Mutharika déclaré vainqueur.
C'est la deuxième fois que Lazarus Chakwera perd devant Peter Mutharika. En 2014, l'écart entre les deux hommes était de 450 000 voix, contre 160 000 cette année. Les observateurs internationaux, dont ceux de l'Union européenne, se sont félicités de la bonne tenue du scrutin 2019, mais ne se sont pas encore prononcés sur le dépouillement. Alors que Lazarus Chakwera dénonçait les résultats, le chef de l'Etat réélu a été investi dans le stade Kamuzu à Lilongwe, là où il avait prêté serment trois jours plus tôt. Pour Lazarus Chakwera, la réélection de son adversaire révélait précisément "la corruption qui a contaminé toutes (les) institutions du Malawi". "Soit nous restons les bras croisés alors que notre pays est dirigé par des voleurs qui ont dérobé une élection et y voient un permis de voler nos impôts, soit nous pouvons nous lever et stopper cet Etat mafia une bonne fois pour toutes", a-t-il estimé.

R. I./Agences


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