Algérie

L'opposition réclame une monarchie constitutionnelle



Le roi de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, a annoncé hier une réforme constitutionnelle limitée, élargissant les pouvoirs du législatif dans ce royaume secoué pour une contestation chiite, rapporte l'AFP. Réforme jugée insuffisante par l'opposition, laquelle continue à  revendiquer une monarchie constitutionnelle. Dans un discours télévisé, le roi a affirmé que ces réformes sont basées sur les recommandations présentées, fin juillet, par un forum de dialogue national, contesté par l'opposition. Affirmant sa détermination à  «poursuivre le processus de réformes», le roi Hamad a annoncé qu'il soumettra à  «la Chambre des députés et au Conseil de la choura une proposition d'amendement de la Constitution, basée sur les recommandations du dialogue national, afin d'ouvrir de nouveaux horizons devant notre démocratie». Le roi s'est déclaré déterminé à  «préserver la stabilité du pays et l'unité de ses fils» et affirmé que les réformes visent à  établir «un meilleur équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif». Elles renforcent les prérogatives de la Chambre des députés, prévoient que le gouvernement devra lui soumettre son programme pour approbation, ainsi que les prérogatives du président de cette instance de quarante membres élus.
Changer pour que rien ne change…
De son côté, un porte-parole du Wefaq, le principal mouvement de l'opposition, Matar Matar, a estimé que ces réformes sont «marginales» et ne répondent pas aux demandes de son mouvement. L'opposition demande un gouvernement formé par la majorité issue des élections et conteste les pouvoirs plus larges accordés au Majlis al choura, la chambre haute du Parlement dont les 40 membres sont désignés et qui peut bloquer toute initiative de la Chambre des députés. Bahreïn est toujours secoué par des troubles, malgré l'écrasement en mars 2011 d'un mouvement de contestation essentiellement mené par des chiites, majoritaires dans la population. Les contestataires réclament une véritable monarchie constitutionnelle dans le pays dirigé par une dynastie sunnite. Pour réprimer ces manifestants, l'Arabie Saoudite a envoyé, en mars, plus de 1000 soldats à  Manama. Les Emirats arabes unis y ont dépêché 500 policiers et le Koweït a mobilisé une unité maritime. Cet arsenal fait partie des forces communes d'intervention du bouclier de la péninsule regroupant les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à  savoir l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar. Créé en 1981, le CCG a pour objectif l'intégration et la coopération des Etats membres dans les domaines économique, social, culturel et militaire. Sur ce dernier plan, le CCG a créé en 1984 une force commune d'intervention appelée «bouclier de la péninsule». L'Arabie Saoudite est reliée au Bahreïn par un pont-digue. Achevé au milieu des années 1980, il permet à  Riyad d'acheminer ses forces vers Manama le plus vite possible en cas de troubles, pour prêter main-forte à  la monarchie bahreïnie. Ainsi, le 29 décembre 1994, le ministre de l'Intérieur saoudien, le prince Nayef Ben Abdelaziz, avait déclaré à  Manama que «les intérêts de sécurité des deux pays sont indivisibles».
 


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