Algérie

L'opposition radicale aux abois



L'opposition radicale aux abois
Moscou et Riyadh remanient l'opposition syrienne avant le prochain round de GenèveL'opposition syrienne d'Astana a fait l'impasse sur la conférence du groupe réuni à Riyadh. Faute de consensus sur la Déclaration finale qui comporte des «conditions inacceptables, contredisant la lettre et l'esprit de la résolution 2254», il n' y aura pas de position unitaire.
C'est le général Valéri Guerasimov, chef d'état-major de l'armée russe, qui l'a annoncé jeudi, devant la presse. Moscou va réduire ses effectifs engagés en Syrie au cours du mois prochain, une décision qui découle du fait qu' «il n'y a plus beaucoup à accomplir». Guerasimov a même parlé d'un retrait «important» mais on sait déjà que des unités russes demeureront en place après cette réduction qui va impacter à la fois les opérations aériennes et au sol. «Nous laisserons en place le Centre pour la réconciliation des parties, nos bases militaires et plusieurs structures nécessaires au maintien», a en outre précisé Guerasimov qui faisait allusion à la base navale de Tartous et à celle plus récente de Hmeimim pour l'aviation. C'est d'ailleurs pour protéger cette base menacée en septembre 2015 par la déferlante de Daesh et d'autres groupes terroristes que la Russie a répondu à l'appel de la Syrie et donné suite par là-même aux nombreux déplacements du général Qassem Souleimani à Moscou pour tenter de convaincre le président Poutine de la nécessité d'une intervention militaire aux côtés de l'armée arabe syrienne.
Cette sortie du général Guerasimov n'est pas fortuite, évidemment, puisqu'elle intervient au lendemain du sommet de Sotchi au cours duquel le président russe a accueilli le président Bachar al Assad pour le féliciter puis ses homologues iranien et turc, Hassan Rohani et Recep Tayyip Erdogan, déclarant à l'occasion que la crise syrienne aborde «une nouvelle étape» car, désormais, le pays est «sauvé en tant qu'Etat». Dans la foulée des négociations de Sotchi, d'autres pourparlers se sont déroulés en Arabie saoudite où les représentants d'une opposition syrienne bis sont parvenus hier, à Riyadh, à s'entendre sur la composition d'une seule délégation chargée de les représenter lors des prochaines discussions à Genève, conduites par l'ONU, fixées au 28 novembre prochain. Jusqu'ici, cette opposition n'était jamais parvenue à parler d'une même voix lors des huit rounds précédents sous le patronage du représentant spécial de l'ONU, Staffan de Mistura. Sous l'égide de l'Arabie saoudite et des pays du CCG, cette opposition a encore du pain sur la planche car il lui faut établir la liste des délégués pour chaque groupe rebelle et rien ne dit que ce travail sera de tout repos.
De son côté, le sommet de Sotchi est parvenu sans peine aucune à s'entendre sur la convocation d'un Congrès national syrien qui verra prochainement le régime syrien et une autre opposition où ne figurent pas les groupes dits rebelles mais qualifiés de terroristes par Damas comme le front Al Nosra, anciennement Al Qaïda en Syrie et d'autres factions qui lui sont alliées. Regroupés dans un Haut comité des négociations (HCN), très proche de l'Arabie saoudite, ces représentants tentent d'élargir leur organisation avec l'adhésion de la Coordination nationale syrienne basée à Istanbul, afin de débarquer à Genève en tant que délégation unifiée. Comme le panel éclectique n'est pas encore achevé, il est également question que l'opposition validée par Damas et ses alliés russe et iranien soit présente à Genève, d'où des efforts de concertation avec le groupe de Riyadh qui cherche à présenter des compromis, partant du fait que les formations extrémistes et les groupes terroristes qui dictaient jusqu'ici leur loi sont désormais vaincus. C'est ainsi que l'exigence martelée depuis au moins deux ans sur le «sort et le départ du président Assad», au coeur des précédents échecs des négociations, ne devrait plus figurer au programme des négociateurs, au grand dam des hommes engagés par l'Arabie saoudite début 2011 qui se retrouvent aujourd'hui mis à nu. Le groupe de l'opposition syrienne d'Astana a fait l'impasse sur la conférence de l'autre opposition syrienne réunie à Riyadh, mercredi dernier. Faute de consensus sur la Déclaration finale qui comporte des «conditions inacceptables, contredisant la lettre et l'esprit de la résolution 2254», il n' y aura pas de position unitaire. «Il y a une clause, comme d'habitude, à propos de la démission du président. Nous avons proposé de reporter cette question, parce qu'il n'y a pas de position commune à ce sujet, tout en mentionnant cela dans la Déclaration. Que chacun adhère à son propre point de vue», a indiqué Jamil, ajoutant que «les différentes parties sont tombées d'accord sur les autres questions». Sur les 140 dissidents syriens, issus de nombreux courants divisés, certains comme l'ancien Premier ministre Riyadh Hijab, responsable du HCN jusqu'à lundi dernier, Zoheir al Atassi ou Riyadh Naassan Agha ont jeté l'éponge. De sorte que le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a formulé l'espoir que ce départ des opposants radicaux assure enfin une opportunité pour toute l'opposition de s'organiser sur une base «saine et constructive».


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