Algérie

L'opposition piégée après sa déroute électorale ELECTIONS GENERALES AU ZIMBABWE



Morgan Tsvangirai, après avoir suscité l'espoir démocratique face au président zimbabwéen Robert Mugabe, a été sévèrement battu à la présidentielle du 31 juillet, et se voit maintenant reproché d'avoir mené son camp dans une impasse en acceptant de participer à des élections sans gage suffisant sur la crédibilité du scrutin. Depuis l'annonce des résultats samedi donnant la victoire à M.Mugabe avec 61% à la présidentielle et les deux tiers de l'Assemblée, la même question tactique revenait, notamment dans la presse sud-africaine, très attentive à la situation: pourquoi le président du MDC n'a-t-il pas boycotté des élections'Aussitôt suivie par de multiples interrogations plus cruelles pour Tsvangirai. Un homme salué comme le premier vrai opposant à M.Mugabe, mais dont bien des observateurs se demandent s'il ne faut pas parler désormais au passé. Mettant en doute les qualités de leader démocratique qu'on lui prêtait et surtout son intelligence politique. Samedi, il a refusé de concéder la défaite au nom de la longue liste d'irrégularités relevées durant le vote, registre électoral publié tardivement, électeurs omis, ou forcés, ou écartés par des changements intempestifs de bureaux de vote, entre autres. Au vu des chiffres, le résultat de l'élection se serait joué non pas sur la perte de popularité du MDC, en baisse de seulement 25.000 voix environ comparé à 2008 mais sur l'incroyable rebond du camp Mugabe, qui a lui augmenté son score de plus d'un millions de suffrages supplémentaires.
M.Tsvangirai a aussi défendu son choix de devenir le Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale formé en 2009, mais dont le bilan en terme de réformes démocratiques reste mince, mis à part l'adoption d'une nouvelle Constitution que la Zanu-PF, le parti de M.Mugabe, est en position de remodifier. Il a affirmé «avoir sauvé le pays» alors que certains commentateurs lui reprochent aujourd'hui d'avoir fossoyé une alternance démocratique en marche, soulignant le désarroi de l'opposition, réduite à l'état de «zombie» selon le terme du ministre des Finances Tendai Biti.


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