La classe politique a réagi au message du président Bouteflika adressé aux Algériens à l'occasion du 53e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie.Si le RND, parti au pouvoir, applaudit, l'opposition parle de mensonge et relève le décalage entre le discours politique et la réalité du terrain. Au RCD, on est persuadé qu'aujourd'hui plus personne ne croit aux discours «attribués» à Bouteflika.En ce 53e anniversaire de l'indépendance nationale, les Algériens, selon Atmane Mazouz, chargé de communication de cette formation, retiendront la trahison du serment de Novembre et la confiscation de l'indépendance du pays, qui sont les seuls ?uvres et bilan durant les quatre mandats «illégitimes» de l'actuel chef de l'Etat.Pour le RCD, le message de Bouteflika n'est qu'hérésie et mensonge. «Qui peut encore croire en un chef d'Etat qui passe de la menace à l'encensement dans deux discours qui lui sont attribués en l'espace de quelques mois '» s'est interrogé M. Mazouz, qui pense que ceci relève du délire.«Bouteflika déclare vouloir nourrir notre pluralisme politique, associatif et syndical de joutes nobles, alors que sur le terrain les Algériens sont confrontés chaque jour à tout le contraire. Pluralisme politique de façade et opposition attaquée et réprimée ; mouvement associatif et syndical autonome et pluriel interdit d'action pour laisser place aux organisations croupions et servilités de sérail sans crédibilité ni représentativité», déplore M. Mazouz.Des discours qui se ressemblentLe parti de Saïd Sadi critique la gestion de Bouteflika et estime que sous son règne, la décadence, la corruption et l'illégitimité ont plus que jamais prospéré, laissant le citoyen livré à l'incertitude et à un avenir sombre. «Les Algériens, par devoir patriotique, demandent à accepter son choix souverain et à honorer fidèlement le sacrifice des valeureux martyrs tombés pour une Algérie de démocratie et de liberté.Tout ce que Bouteflika et son clan refusent d'admettre», renchérit M. Mazouz. Le MSP, allié du RCD au sein de la coordination pour une transition démocratique, est intrigué par le changement de ton à l'encontre de l'opposition.«Il y a quelques mois, Bouteflika a dénigré et attaqué violemment l'opposition et aujourd'hui, il loue ses mérites et la place qu'elle occupe dans la société.S'agit-il d'un changement de politique ou c'est juste un discours, des mots '» se demande Zineddine Tebbal, responsable au MPS. Dans son message, le Président reconnaît le rôle de l'opposition dans la vie politique, il a parlé des libertés et de la démocratie. Seulement pour le MSP, la réalité le contredit. «Le pouvoir refuse de délivrer des autorisations à l'opposition pour animer des rencontres, des débats et manifestation, il y a une régression dans le domaine des libertés individuelles, notamment dans le champs politique. Nous sommes interdits de passer dans les médias publics.Où est la crédibilité du pouvoir ' Nous voulons du concret, nous en avons assez des mensonges», tonne M. Tebbal. S'agissant du projet de la révision de la Loi fondamentale, Bouteflika, de l'avis du MPS, annonce à chaque occasion la finalisation du projet et ses discours se ressemblent, mais sur le terrain, on ne voit rien venir. Au MSP, explique Zineddine Tebbal, l'on veut comprendre s'il s'agit d'une «Constitution constitutionnelle» comme proposée par le Président ou un projet de Constitution du pouvoir dès lors que l'opposition n'a pas pris part à son élaboration?De son côté Chihab Seddik, porte-parole du RND, estime que dans son message le Président a non seulement affiché sa volonté d'aller de l'avant pour le parachèvement du processus des réformes, mais a également interpellé les Algériens et la classe politique, toutes obédiences confondues, à faire preuve de bon sens et aussi à faire face au danger qui guette le pays, que ce soit sur le front interne ou au niveau de ses frontières.«Bouteflika a mis sur un pied d'égalité l'opposition et les partis qui font la majorité. Il met en réalité la classe politique devant ses responsabilités en leur demandant de ne pas rater l'occasion de se projeter dans l'avenir, car un quelconque basculement peut être fatal pour le pays», note Chihab Seddik. Pour le RND, la révision de la Constitution demeure la meilleure approche pour le règlement des problèmes politiques.
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Posté Le : 06/07/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com