Algérie

L'opposition méfiante, « l'alliance » sereine



L'opposition méfiante, « l'alliance » sereine
Des partis et personnalités politiques avaient demandé, il y a deux mois, la mise en place d'une commission nationale indépendante pour superviser la préparation et l'organisation de l'élection présidentielle. Une demande rejetée par le ministre de l'Intérieur pour qui la commission nationale de surveillance des élections est « consacrée par la loi électorale qui lui confère de larges prérogatives ».Le FLN : application de la loi organiquePour le FLN, la mise en place de cette commission s'inscrit dans l'application de la loi organique sur les élections. Saïd Bouhadja, son porte-parole, réfute l'idée d'une commission indépendante estimant que la commission (Cnisel) est déjà institutionnalisée et bénéficie de tous les moyens pour mener à bien son travail. La loi prévoit une supervision directe du processus électoral par des magistrats en sus de la commission nationale de supervision des élections, composée de magistrats, et une autre composée de représentants des partis politiques et des candidats.El-Moustakbal : pour une « commission permanente »Le président du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a rappelé que son parti est la première formation politique à plaider pour la création d'une commission permanente de supervision des élections. « Notre parti avait proposé que cette structure devienne permanente au lieu d'être installée à chaque scrutin », précise-t-il. La structure aura la mission de vérifier le déroulement des élections, de leur préparation jusqu'aux résultats du scrutin. « Cette commission doit être autonome pour assurer des élections transparentes. C'est un moyen pour éviter la fraude d'autant que la majorité des partis politiques a soulevé ce problème et a exigé la mise en place d'une commission indépendante », rappelle-t-il.Le MSP craint une élection orientéeLe MSP de Abderazak Mokri affirme maintenir ses revendications à propos de la mise en place d'une commission indépendante de supervision des prochaines élections. « Notre proposition est motivée par une volonté d'un changement positif. Elle était partagée par plusieurs partis politiques qui ont constaté la fraude électorale », a soutenu le chargé de communication du parti, Zinedine Tabbal. « L'installation d'une commission composée de magistrats n'a pas évité la fraude. Le ministre de la Justice a un poste politique et on ignore les dessous de sa déclaration. Toutefois, on peut dire qu'à travers cette mesure, il y a une volonté d'orientation des prochaines élections. L'absence de garanties peut se répercuter sur le taux de participation », estime le porte-parole du MSP.Le FNA estime que la justice n'est pas un adversairePour le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, la justice n'est pas un adversaire. Il soutient que le peuple « ne fait plus confiance aux commissions du fait que l'administration n'est plus crédible ». « Cette commission ne peut pas jouer un rôle significatif dans la supervision et la transparence des prochaines élections », soutient-il, tout en estimant que la déclaration du ministre va instaurer plus de flou sur la situation.TAJ jette la balle dans le camp de l'oppositionLe parti d'Amar Ghoul jette la balle dans le camp des partis de l'opposition, estimant que la mission de contrôle et de supervision des élections revient aux militants de ces partis. « La position de notre parti est claire. On soutient toute mesure ou proposition visant la transparence et la crédibilité de la prochaine présidentielle. L'annonce du ministre de la Justice s'inscrit dans l'application de la loi », signale le chargé de communication du parti, Tarek Yahiaoui. Toutefois, il appelle les partis de l'opposition à exploiter les mécanismes déjà existants. « Les partis politiques doivent mobiliser leurs militants au niveau des bureaux de vote pour assurer le contrôle du vote et relever toute infraction ou dépassement. Il faut que les représentants des partis politiques soient présents dans les bureaux de vote et assurent un contrôle de déroulement de l'opération, jusqu'à l'annonce des résultats », suggère-t-il, avant d'ajouter qu'il est impossible, pour le bon déroulement du scrutin, de procéder à l'amendement du code électoral à quelques mois seulement de la présidentielle.Le MPA relève les contradictions des partis de l'oppositionPour le parti d'Amara Benyounès, le ministère de la Justice a agi conformément à la loi. « Il s'agit d'un ministère souverain qui a pris une mesure qui s'inscrit dans ses prérogatives. C'est une mesure simple et ordinaire », a déclaré un cadre de la direction du MPA. Evoquant les réactions de certaines formations de l'opposition, le responsable a rappelé que ces mêmes partis, qui ont salué la création d'une commission nationale de supervision des élections composée de magistrats, la critiquent aujourd'hui. « Certains de ces partis, qui ont revendiqué la création de cette commission, pour assurer la transparence des élections en 2012, se contredisent en exigeant le contraire, en anticipant les événements et en dressant un tableau noir sur la situation », souligne le responsable. Selon lui, il faut que les revendications soient objectives et réalistes pour pouvoir organiser une présidentielle sereine.




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