Algérie

L'opposition malienne s'organise en front du refus


Au lendemain de l'investiture du colonel Assimi Goïta, qui a nommé un nouveau Premier ministre, en l'occurrence Choguel Maïga, la classe politique malienne qui ne veut pas être en reste dans la gestion de la transition actuelle, a entamé une reconfiguration du paysage politique en annonçant la création d'un front de refus.Des partis politiques, des organisations et des personnalités de la société civile ont procédé à la formation d'une "Coalition démocratique et citoyenne pour une transition consensuelle" et qui se veut un front du refus "contre des prises de décisions unilatérales et pour une transition consensuelle", a rapporté Maliweb.
Ce journal électronique malien a fait état dans ce sens du lancement d'un "Appel pour une transition consensuelle et inclusive" à l'issue de leur rencontre d'hier. Cette recomposition de la classe politique dans le pays a lieu une semaine après le communiqué commun des partis et regroupements politiques à l'issue de leur réunion du mercredi 2 juin 2021, et huit jours après la visite d'une forte délégation du comité exécutif de l'Adema-PASJ au siège du Parena, reçue par les premiers responsables du parti du bélier blanc, fait noter le même média électronique.
Des rencontres qui ont fait une analyse sur la situation politique du pays et les récents événements survenus courant mai 2021, à savoir les fronts sociaux ; le difficile accouchement du gouvernement Moctar Ouane 2 ; l'éviction du pouvoir du président de la transition et son premier ministre, le 25 mai dernier ; la proclamation par la cour constitutionnelle du colonel Assimi Goïta (ancien vice-président de la transition) comme président de la transition. Cela fait suite également à l'investiture du nouveau président de la transition, qui a nommé nouveau Premier ministre Choguel Maïga, membre du comité stratégique du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP).
Or ce choix unilatéral du désormais président de la transition, porté sur le représentant d'un mouvement à l'exception de tous les autres, fait grincer des dents au sein de la classe politique qui redoute que la gouvernance de la transition soit jouée uniquement entre deux adversaires d'hier, la junte militaire et le M5-RFP.
Ce choix est jugé non consensuel par les partis qui ne se reconnaissent pas dans le M5-RFP. Il s'agit notamment des regroupements et partis d'autres obédiences, tels que ARP, Cofop, Adema PASJ, APR, FDP-Mali Kura, Parena, PDES, PS-Yelen Kura, UM-RDA. Ces partis et regroupement politiques ont publié un communiqué, à la suite d'une réunion le 2 juin, pour affirmer leur "attachement à une transition stable dans le respect des engagements pris devant le peuple malien et la communauté internationale (Cédéao, UA, NU)". Ils déclarent solennellement que "la transition doit être consensuelle et que toute initiative unilatérale ou action unilatérale comporte le risque d'affaiblir la marche de la transition".
À cet égard, ils recommandent le respect du principe du consensus dans la mise en place de tous les organes de la transition, affirme le communiqué. Cette coalition prône une actualisation de la feuille de route, en adéquation avec le temps restant de la transition, et pour ce faire, "la tenue, dans les meilleurs délais, d'une consultation des forces vives de tout le pays", fait noter le média susmentionné. Mais aussi, "c'est la gestation d'une coalition démocratique et citoyenne pour une transition consensuelle, inclusive et apaisée". Cela survient au moment où les Etats ouest-africains ont dépêché leur émissaire hier à Bamako où celui-ci devrait évaluer si les assurances données par le nouveau président de transition, le colonel Assimi Goïta, suffisent à satisfaire leurs exigences quant à un retour des civils au pouvoir après deux coups d'Etat.
Le médiateur de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) dans la crise politique malienne, Goodluck Jonathan, arrive au lendemain de la prestation de serment qui parachève l'ascension du colonel Goïta d'officier inconnu à chef d'Etat pendant une période transitoire censée ramener les civils à la direction de ce pays pris dans une tourmente sécuritaire et politique depuis près de dix ans.

A. R.
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