Algérie

L'opposition joue et perd



L'opposition joue et perd
Le Front des forces socialistes dit avoir participé aux dernières élections législatives pour réhabiliter la politique. Le score qui est le sien ne lui permet pas, comme il n'a cessé de le proclamer, de se situer au centre du changement.
Le FFS a échoué à mobiliser les électeurs qui ont majoritairement boudé les urnes. Depuis sa fondation en septembre 1963 à Tizi Ouzou, le Front des forces socialistes se considère comme la pièce maîtresse de l'opposition au pouvoir d'Alger. Lorsqu'il prend les armes pour combattre le régime de Ahmed Ben Bella, il dénonce la lâcheté des autres partis qui ne l'ont pas suivi dans cette aventure suicidaire de l'avoir laissé, seul, sur le champ de bataille. Cette guerre meurtrière que le chef du FFS scotomise a fait le jeu des adversaires de l'ouverture politique.
De la même manière, le FFS donne au pouvoir en perdition l'opportunité et le prétexte d'annuler en 1992 le processus électoral et de mettre fin à la première expérience démocratique dans un pays de culture musulmane par l'organisation de la funeste manifestation d'entre les deux tours des législatives remportées par le Front islamique du salut, au cours de laquelle le mot d'ordre « ni Etat intégriste ni Etat policier » a couvert l'intervention de l'armée.
Se faisant le chantre du « Contrat de Rome » signé en janvier 1994 dans la capitale italienne par plusieurs partis de l'opposition qui, depuis, ont réintégré le système, le Front des forces socialistes accourt au premier claquement de doigts, alors que la violence fait encore rage, pour donner aux législatives de juin 1997 le crédit international dont elles souffraient terriblement.
La récompense ne fut pas à la mesure des sacrifices consentis : un quota de 20 sièges sur 380 avec un taux ridicule de 5,03%. En cinq ans, le FFS a perdu en nombre d'électeurs supposés et en pourcentage qui était au premier tour des législatives de 1991 de 7,4%, obtenant 5 sièges.
La réaction du parti de Hocine Aït Ahmed est de boycotter les élections nationales de 2002 et de 2007, tout en participant à toutes les élections locales. Cette politique du yo-yo est aussi pratiquée par son alter ego du Rassemblement pour la culture et la démocratie sollicité à chaque fois que son frère ennemi du FFS fait défaut au pouvoir. Pour en être convaincu, revoyez la liste des participants à toutes les élections. Mieux encore, revoyez les arguments avancés par ces deux partis pour prendre part aux élections ou pour ne pas y aller.
C'est la même antienne qu'ils ont chanté en 2012 pour justifier leur participation ou leur abstention. A l'exemple des fois précédentes, le Front des forces socialistes est humilié avec un dérisoire 4,55% et un nombre de sièges tout aussi insignifiant qu'en 1997, toujours la politique des quotas que le « plus vieux parti de l'opposition » a accepté pour des raisons qu'il faudra bien élucider un jour.
Cette participation a tendance a accrédité les informations qui ont circulé ces toutes dernières années sur le FFS et son président. 21 sièges dans la nouvelle assemblée qui en comprend, pour satisfaire les nouveaux partis tout récemment agrées, 462 au lieu de 389 dans la précédente législature, valent-ils tant de reniements et de manquements ' L'argent est sans doute plus fort que la volonté du peuple.




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