Algérie

L'opposition interne contre-attaque


« Nous objectons aux appels du Conseil national et de certains pays occidentaux et arabes à armer les opposants au président Bachar al-Assad », déclare Hassan Abdel-Azim, le leader du Comité de coordination de l'opposition nationale. La raison ' « Armer l'opposition conduirait à une guerre civile totale et à faire couler davantage de sang », explique-t-il. « Ceux qui appellent à armer les rebelles ont du sang sur les mains », renchérit Luai Hussain, membre du Parti national de la construction de la Syrie avant de « tirer » sur l'Union européenne qui a reconnu le CNS. « La Syrie n'est confiée à aucune partie internationale, et les Syriens ne sont pas mineurs pour que l'UE se prononce sur l'identité du représentant du peuple syrien », dit-il. Comme beaucoup de ses compatriotes et d'analystes, il est convaincu que la conférence de Tunis à permis surtout à certaines monarchies du Golfe de mettre en avant leur projet aventureux d'une force arabe de maintien de la paix en Syrie qui ouvrirait les portes du pouvoir aux Frères musulmans et aux salafistes. Cette double mise en garde sera-t-elle entendue par Burhan Ghalioun qui a annoncé le 1er mars l'ouverture, prochainement en Turquie, d'une représentation militaire pour fournir des armes aux « rebelles » et, les « va-t-en guerre » occidentaux et arabes, dont certains sont pour des « frappes ciblées » contre le régime ' Certains pays ont déjà fait parvenir à l'« Armée de la Syrie libre »des armes et des missiles anti-aériens. Les pays du Golfe estiment que l'opposition syrienne a le « droit » de s'armer. C'est sur ce fond de colère que la Ligue arabe convie les ministres des Affaires étrangères de ses Etats membres à se retrouver samedi prochain au Caire pour faire part de la situation en Syrie. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères qui a été convié à cette rencontre pour expliquer la position de son pays pourrait surprendre plus d'un. Surtout ceux qui espéraient un fléchissement de Moscou. Selon Alexandre Loukachevitch, son porte-parole, il demandera à l'ONU, avant de se rendre au Caire, deux choses, « faire la lumière sur l'intention des officiels qui préconisent l'armement de l'opposition syrienne et évaluer juridiquement ces appels sur la base des résolutions du Conseil de sécurité interdisant le soutien aux activités d'Al-Qaïda et des groupes affiliés ». Comme pour appuyer la Russie, la Chine annonce l'envoi, aujourd'hui, à Damas, de Li Huaxin, son émissaire en Syrie. Mission : réitérer avant l'arrivée samedi prochain de Kofi Annan, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, une de ses exigences : le respect de la souveraineté syrienne.