Algérie

L'opposition doit se méfier des sous-marins politiques



L'opposition doit se méfier des sous-marins politiques
L'opposition est parvenue à se regrouper pour certains de ses acteurs au sein d'une Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) et pour d'autres en un Pôle des forces du changement qui plus est ces deux ailes de l'oppositions se sont dotées d'une Instance de suivi et de concertation (ISCO) voulue comme étant l'état-major de l'opposition où se débattent et s'arrêtent ses prises de position et les actions communes à entreprendre pour les faire avancer.Il y a quelques mois à peine, qui aurait parié que l'opposition en Algérie parviendrait à se rassembler ' Personne en vérité et les gens du pouvoir encore moins que tout le monde. Nul ne la voyait en effet capable d'une telle audace politique tant elle était scindée en chapelles doctrinales dont l'énergie qu'elles déployaient tendait à les faire se discréditer et s'anathématiser les unes les autres. C'est peu dire donc que ce à quoi elle est parvenue à constituer une surprise qui a pris de court les plus perspicaces prévisionnistes politiques. Pour le pouvoir, elle a été d'autant plus grande qu'il n'a jamais envisagé l'opposition capable de se fédérer contre lui malgré ses divergences et ses disparités de sensibilités.La question est maintenant de savoir si la dynamique unitaire dont fait montre l'opposition va résister aux inévitables calculs dont chacune de ses composantes poursuit la concrétisation sous le paravent de leur unité de vision et d'action et si elle parviendra à déjouer les inévitables man?uvres auxquelles le pouvoir s'adonnera pour en disloquer les rangs. De celles-ci, l'on en a décelé l'avant-goût dans l'étrange comportement de certains partis ayant formellement adhéré à la démarche du rassemblement de l'opposition, mais qui à des moments cruciaux se sont mis à susciter le doute sur la solidité des fronts qui se sont constitués.Ce n'est pas un hasard si les partis dont les prises de position en l'occurrence ont semé ce doute sont le MSP et le Front du changement qui en est une dissidence. Ces deux partis ont prouvé ce faisant qu'ils restent fidèles à la tactique de l'entrisme politique si chère à leur mentor feu Mahfoud Nahnah. Ils s'en défendent certes. Mais le premier en se déclarant unilatéralement disposé à dialoguer avec le pouvoir et le second en refusant de s'associer avec la CNLTD et le Pôle des forces du changement à leur journée de protestation contre l'exploitation du gaz de schiste, n'ont-ils pas voulu passer ainsi le message au pouvoir que leur opposition affichée est susceptible d'évoluer en contrepartie de quelques concessions substantielles de sa part.La carte d'opposant factuel que sont en vérité les partis tentés par la tactique de l'entrisme est un atout dont le pouvoir ne se privera pas d'user pour casser la dynamique de l'unité qui fait que l'opposition a incontestablement allégé le discrédit dont elle a été durablement frappée dans l'opinion publique. S'il faut par conséquent saluer l'inédite réalisation politique qu'est le rassemblement de ces forces opéré par l'opposition, il faut toutefois rester prudent sur les chances qu'elle a de s'inscrire dans la durée tant certains des acteurs qui y ont une part paraissent fluctuants et sensibles au chant des sirènes que sont les avantages et privilèges que dispense le pouvoir qu'ils sont censé avoir pris en grippe de façon irrévocable et résolue.




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