L'opposition dénonce des fraudes aux législatives

Les partis d'opposition au Kirghizstan ont dénoncé, lundi, des fraudes aux législatives tenues la veille dans un contexte tendu, après qu'un décompte automatique marqué par des problèmes techniques les a montré perdants.Des dizaines de partisans de l'opposition ont commencé à se rassembler lundi devant la Commission électorale centrale à Bichkek, la capitale de ce pays d'Asie centrale connu pour son instabilité politique.
Selon les résultats basés sur un décompte automatique quasi définitif et disponibles dimanche soir, six partis entrent au Parlement à l'issue du scrutin, dont la plupart sont des affidés au Président Sadyr Japarov.
Cependant, des problèmes techniques apparents sur le site internet de la Commission électorale semblent avoir alloué plus de voix aux 21 partis en lice que de personnes ayant voté.
«Les voix nous ont été volées», a assuré lundi Bektour Assanov, candidat du parti d'opposition Ata-Meken, devant une foule de quelque 200 manifestants devant les locaux de la commission.
«Nous n'avons pas peur des arrestations. Une fois encore, nous nous sommes ridiculisés devant le monde entier avec ces élections», a-t-il dit.
Les responsables kirghizes ont donné diverses explications contradictoires pour justifier les problèmes techniques.
Les observateurs internationaux chapeautés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) doivent, pour leur part, donner leurs conclusions plus tard lundi.
Depuis son indépendance de l'URSS en 1991, le Kirghizstan a vu trois de ses dirigeants contraints de quitter leurs fonctions après des manifestations violentes, en 2005, 2010 et 2020.
L'actuel Président Sadyr Japarov s'est hissé au pouvoir après les heurts ayant suivi les législatives d'octobre 2020.