Algérie

L'opposition appelle au boycott


Dans certains bureaux de vote, beaucoup de votants ne prenaient même pas la peine de passer dans l'isoloir14 millions de Syriens étaient appelés à se prononcer sur le texte instaurant notamment le «pluralisme politique».
Les Syriens étaient appelés hier, dimanche, à voter par référendum sur une nouvelle Constitution. Un scrutin raillé par l'opposition et l'Occident, un scrutin qui s'inscrit dans le cadre des réformes engagées par le président Bachar al-Assad pour faire sortir le pays de la crise qu'il traverse depuis près de onze mois.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (05h00 GMT), et resteront ouverts 12h. Plus de 14 millions de Syriens étaient appelés à se prononcer sur le texte instaurant notamment le «pluralisme politique».
L'opposition et les militants pro-démocratie, qui exigent le départ du président Bachar al-Assad, ont appelé à boycotter le référendum qualifié de «plaisanterie» par Washington. Dans certain bureaux de vote, beaucoup de votants ne prenaient même pas la peine de passer dans l'isoloir pour cocher une des deux cases «d'accord», «pas d'accord» avec le référendum.
A l'extérieur, sur la place des Sept Fontaines, des haut-parleurs diffusent à tue-tête de la musique et des discours en faveur du pouvoir et du président Bachar al-Assad.
A Homs, surnommée par les militants la «capitale de la révolution», il n'y a aucun bureau de vote dans les quartiers rebelles contrôlés en partie par l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs, assure Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la Révolution syrienne qui appelle au boycottage. «Le régime ne peut pas organiser d'élections honnêtes. Les citoyens savent que c'est une mise en scène», a-t-il assuré par téléphone depuis Beyrouth. «Chaque maison de Homs compte un martyr, un blessé, un disparu ou un détenu. Comment voulez-vous que les gens aillent voter», a-t-il demandé.
Les Comités de coordination locaux, qui animent la contestation sur le terrain, ont eux aussi appelé au boycottage et à la grève dans tout le pays «car le régime cherche par ce biais à cacher ses crimes». Au moment où les autorités syriennes espèrent que l'adoption de la nouvelle Constitution permettra de faire sortir le pays de son impasse, l'opposition, elle, considère ce référendum comme «une nouvelle manoeuvre politique» et appelle la population à le boycotter.
Sur le plan diplomatique, Washington a qualifié ce vote de «démarche absurde» tandis que la Russie, farouchement opposée à l'ingérence dans les affaires internes de Damas, a salué la tenue de ce scrutin qui «prouve que les autorités syriennes sont fidèles à leurs engagements».
Dans la nouvelle loi fondamentale, le président maintient de larges prérogatives. C'est lui qui choisit le Premier ministre, indépendamment de la majorité parlementaire, et peut dans certains cas rejeter des lois proposé par ce Parlement pluraliste. L'article 88 prévoit quant à lui deux septennats présidentiels mais l'article 155 précise que cela s'appliquera à partir de la prochaine présidentielle prévue en 2014, ce qui permet en théorie à al-Assad de rester au pouvoir encore 16 ans.
La nouvelle constitution mettra aussi et surtout fin au monopole du parti Baath, au pouvoir depuis près de 50 ans, introduira le multipartisme et garantira la liberté et les droits des citoyens. Le texte du projet de la nouvelle loi fondamentale définit la Syrie comme un «Etat démocratique».
Ce projet de nouvelle constitution s'inscrit dans le cadre de réformes engagées par le président al-Assad pour tenter de sortir son pays de l'impasse actuelle, dont la libération de centaines de personnes arrêtées lors de manifestations anti-gouvernementales dans le pays, la tenue d'élections législatives en mai ou juin et la formation d'un gouvernement d'union nationale représentant tous les courants politiques et les franges de la société syrienne. Sur leur page Facebook «Syrian Revolution 2011», les militants pro-démocratie ont dénoncé «un régime et une Constitution sans légitimité».
Avec plus de 7600 morts en 11 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme qui siège à Londres (OSDH), chaque annonce de réformes a été suivie d'une intensification de la répression.
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