Algérie

L'opposition anti-Assad et l'Occident déçus



L'opposition anti-Assad et l'Occident déçus
Suscitant ainsi de la déception au sein de l’opposition anti-Assad et des pays occidents. Dans un entretien à l’AFP, le président  du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioune, a déclaré hier que le veto russe et chinois ne fera qu’«encourager» la répression en Syrie. «Soutenir Bachar Al Assad dans son projet militariste et fasciste ne va pas encourager le peuple syrien à rester dans la révolution pacifique.» Les Russes «encouragent vraiment la violence», a ajouté l’universitaire syrien, évoquant spécifiquement la position de Moscou. «Pour éviter ce glissement vers la violence, il faut que la communauté internationale agisse vraiment d’une autre façon et prenne conscience des dangers et des risques à ce moment de l’histoire. Je pense que la communauté internationale n’a pas encore pris toutes ses responsabilités», a observé Burhan Ghalioun. Il a appelé à l’organisation d’une «conférence internationale sur la Syrie, avec les grandes puissances, les pays arabes, mais aussi les Russes qui ont toujours cette position insoutenable». De son côté, le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a qualifié hier l’échec de l’ONU à adopter cette résolution d’«un triste jour pour le peuple syrien» et «pour le Conseil de sécurité». «La France, avec ses partenaires, a tout tenté pour proposer au Conseil de sécurité un texte fort, mais qui puisse répondre aux préoccupations de tous. Certains ont décidé de mettre leur veto. C’est un triste jour pour le peuple syrien. C’est un triste jour pour le Conseil de sécurité», a-t-il déploré dans un communiqué. «Le Conseil de sécurité ne pouvait rester silencieux face à la tragédie syrienne. Il devait s’élever contre un dictateur qui massacre son peuple et cherche à étouffer l’aspiration légitime des Syriens à la démocratie», a indiqué le chef de la diplomatie française. L’Allemagne par la voix de son ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a qualifié de «très regrettable» un tel échec. «L’échec de la résolution sur la Syrie est très regrettable», a indiqué le chef de la diplomatie cité dans  communiqué. «Ainsi, le Conseil de sécurité de l’ONU n’assume pas sa responsabilité pour la paix et la sécurité», a-t-il ajouté. Le ministre a précisé que l’Allemagne allait continuer à tout faire pour «exercer une pression sur le régime syrien», en particulier dans le cadre de l’Union européenne (UE). Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, le veto russe et chinois constitue une «erreur profonde et regrettable». «La décision de la Russie et de la Chine de mettre leur veto et de se ranger du côté d’un régime brutal plutôt que du côté du peuple syrien est une erreur profonde et regrettable», a déclaré le ministre lors du congrès du parti conservateur à Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre. Damas applaudit, Ankara prône des sanctions «Nous allons redoubler nos efforts pour travailler avec les autres nations à accroître la pression sur le régime partout où nous le pouvons et nous assurons le peuple de Syrie qu’il ne sera pas oublié», a-t-il ajouté.   Mardi, les Etats-Unis sont dits «furieux» de l’échec d’une résolution du Conseil de sécurité qui condamnait le régime syrien, après les veto russe et chinois. C’est  ce qu’a indiqué l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, peu après le vote.   «Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué» dans sa tentative de traiter «un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale», a déclaré Mme Rice. Elle a condamné les pays qui se sont opposés à la résolution et qui, a-t-elle dit, «préfèreraient vendre des armes au régime syrien».   «Aujourd’hui, deux membres ont opposé leur veto à un texte déjà profondément amendé qui ne mentionne même pas de sanctions», a-t-elle dit en parlant de la Russie et de la Chine. «Que je sois claire : les Etats-Unis pensent qu’il est grand temps que ce Conseil assume ses responsabilités et impose des mesures ciblées dures et un embargo sur les armes contre le régime» du président syrien Al Assad, a déclaré Mme Rice. «Aujourd’hui, le peuple courageux de Syrie peut maintenant voir qui dans ce Conseil soutient ses aspirations à la liberté et aux droits de l’homme universels et qui ne le fait pas», a relevé l’ambassadrice. L’ONU a connu une «journée historique» avec la décision de Moscou et de Pékin d’opposer leur veto à un projet de résolution au Conseil de sécurité demandant «des mesures ciblées» contre le régime syrien, a déclaré hier dans un entretien à l’AFP la conseillère du président Bachar Al Assad. «C’est une journée historique, car la Russie et la Chine, en tant que nations, se sont placées aux côtés des peuples et contre les injustices», a déclaré Mme Bouthaina Chaabane. Le projet était présenté par les Occidentaux qui ont dénoncé le veto russe et chinois. «Je pense que les Syriens sont contents de constater qu’il existe d’autres puissances dans le monde pour se dresser contre l’hégémonie et l’intervention militaire dans les affaires des pays et des peuples», a ajouté dans un entretien à l’AFP la conseillère politique du chef de l’Etat. «J’estime que la Russie et la Chine (...), en opposant leur veto, se sont placées aux côtés du peuple syrien et nous ont donné le temps de mener à bien les réformes afin d’aboutir au pluralisme politique sans que, je l’espère, nous ayons à endurer les souffrances subies par l’Irak, la Libye, le Pakistan ou l’Afghanistan», a ajouté Mme Chaabane en «remerciant» Moscou et Pékin. «Je pressens que l’avenir est du côté de la Russie, de la Chine et de l’Est. J’en suis heureuse, car nous en avons assez de la colonisation et de l’hégémonie de l’Occident. Nous en avons assez des injustices que nous impose l’Occident en usant du Conseil de sécurité ou d’autres instances, car il contrôle tout», a-t-elle dit. A son tour, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé hier que la Turquie mettrait en œuvre son propre «paquet de sanctions» contre la Syrie, malgré l’échec de la résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Tayyip Erdogan a jugé «regrettable» que la résolution n’a pas été adoptée. En visite en Afrique du Sud, Tayyip Ordogan a estimé que le gouvernement syrien «aurait dû recevoir un avertissement». A son avis, ils «n’ont pas besoin d’endurer un régime tyrannique sans pitié et sans vergogne qui bombarde son propre peuple depuis la mer». A ses yeux, le président syrien Bachar Al Assad «reprend simplement l’héritage de son père». Le fait que «la résolution ait échoué (...) ne nous arrêtera pas. Nous allons inévitablement imposer tout de suite un paquet de sanctions», a-t-il dit.




 
 


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