L'opposition qui a appelé à des rassemblements et sit-in à travers les 48 wilayas à la date du 24 février pour dénoncer l'exploitation du gaz de schiste et en guise de solidarité avec la population d'In Salah qui proteste pacifiquement mais résolument contre depuis des semaines serait à en croire le président du parti TAJ, Amar Ghoul, un «ramassis» d'aventuriers politiques qui ont pris cette initiative avec le sombre dessein d'entraîner la rue dans «une spirale de la violence» pour assouvir des ambitions personnelles ou partisanes.Non content de diaboliser ainsi cette opposition, le patron du TAJ a battu le tambour contre elle par un appel à lui «barrer la route». Ce genre de posture a pour effet d'électriser la tension à la veille d'une journée durant laquelle se feront face la détermination d'une opposition déterminée à faire usage de son droit à exprimer pacifiquement ses opinions et à «accompagner les populations dans leurs préoccupations et aspirations» et celle non moins résolue du pouvoir à l'en empêcher comme il le fait systématiquement et en tout arbitraire.Amar Ghoul n'et pas le seul responsable partisan inféodé au pouvoir à traiter l'opposition de la sorte, tous ceux du même camp ont dégainé l'artillerie lourde contre elle et préparent une riposte à son initiative qui prendra la forme de contre-manifestations visant à étouffer celles qu'elle organisera si elle y parvient. Il n'est pas en effet certain que le pouvoir laisse faire cette opposition comme il l'a fait face à la population d'In Salah.Le pouvoir n'est pas dupe de la motivation avancée par l'opposition à ses rassemblements et sit-in le 24 février. Il n'y voit que son intention de faire une démonstration de force prouvant qu'elle parvient désormais à rassembler autour de la plateforme politique dont elle s'est dotée et que les revendications qui y sont formulées mobilisent les citoyens et la société civile. Il s'emploiera par conséquent à faire avorter cette démonstration de force au risque toujours possible que l'irréparable se produise.Amar Ghoul, encore lui, en a remis une couche contre l'opposition en l'accusant de chercher à provoquer «une explosion dont on sait que si elle advient en Algérie, elle emportera tout sur son passage». Il n'a pas effleuré l'esprit de ce personnage qui se prétend à la tête d'un parti prônant le respect des libertés citoyennes et le droit à l'expression des opinions que si l'opposition s'est résolue à descendre dans la rue, c'est faute de se faire entendre autrement par un pouvoir qui a verrouillé tous les espaces. Ce même Amar Ghoul prouve par l'outrance de ses attaques contre cette opposition que le camp du pouvoir auquel il appartient s'inquiète et grave de la montée en puissance de son audience au sein de l'opinion algérienne.L'on sait que quand le pouvoir est saisi de crainte, il ne recule pas devant l'usage de la force et de la répression. Ce à quoi il semble déterminé pour ce 24 février auquel l'opposition entend donner le cachet d'une journée de contestation nationale contre non seulement l'exploitation du gaz de schiste, mais contre le régime lui-même. Il a à coup sûr l'approbation anticipée d'Amar Ghoul qui l'y a appelé implicitement en suggérant qu'il faut «barrer la route à ceux qui veulent entraîner la rue dans leur aventurisme».
Posté Le : 23/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com