Algérie

L'opposition accepte l'offre du CCG



Alors que de son côté, l’opposition yéménite s’est dit, le même jour, disposée à se rendre en Arabie Saoudite pour participer à des négociations. Lesquelles conduiront à un transfert de pouvoir à Sanaa. C’est ce qu’a annoncé hier un porte-parole de l’opposition Mohammed Qahtan. La déclaration de ce dernier intervient au lendemain d’une offre du Conseil de coopération du Golfe (CCG), réuni à Riyad, de faciliter une médiation entre l’opposition yéménite et le président Ali Abdallah Saleh.
Selon la presse américaine, l’Administration de Barack Obama constate que le maintien au pouvoir de Abdallah Saleh constitue un handicap. Lundi dernier, le porte-parole de la Maison- Blanche, Jay Carney, a exprimé l’inquiétude de Washington «de voir Al Qaîda et d’autres groupes essayer de profiter d’un vide politique en cette période de violences». Et de poursuivre : «C’est l’une des raisons pour lesquelles nous plaidons pour le dialogue et le lancement du calendrier de transition dont le président Saleh a parlé.» Le New York Times a assuré, de son côté, que non seulement Washington a retiré son soutien au président Saleh, mais que les tensions au Yémen paralysent les efforts de lutte contre Al Qaîda. Dans son édition mise en ligne hier, le journal cite ainsi des sources du contre-terrorisme américain, assurant que «les opérations antiterroristes sont paralysées» et qu’Al Qaîda dans la péninsule arabique y opère plus librement et organise de «possibles attaques» contre l’Europe et les Etats-Unis.  
Ambitions et démons de l’Histoire
Outre Al Qaîda, ce qui inquiète Washington et les six pays du CCG, à savoir l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et Qatar, ce sont les ambitions de l’Iran dans la région. D’autant que dans chacun de ces pays, et au Yémen, vit une communauté chiite. Téheran représente une menace pour l’Occident et les monarchies du Golfe de par son programme nucléaire et ses relations avec le Hezbollah libanais. L’Arabie Saoudite entretient, de son côté, des relations convulsives avec Abdallah Saleh. En 1990, lors de l’invasion du Koweït par les forces de Saddam Hussein, Sanaa tout en s’opposant à cette opération de conquête militaire, a refuseé d’intégrer la coalition pour libérer cette monarchie. Une position vue par Washington et Riyad comme un soutien au dictateur de Baghdad.
En représailles, l’Arabie Saoudite a expulsé près de 800 000 émigrés yéménites de son territoire. Un coup dur pour l’économie du Yémen, sevrée ainsi d’une source importante de devises. Pour les Yémenites, le royaume wahhabite a cherché à affaiblir l’unité du Yémen consacrée en 1990.
A cela s’ajoute un conflit frontalier entre les deux pays. Sanaa n’a jamais reconnu l’annexion par Riyad des provinces de Jizan, Asir et Najran. Et les Saoudiens ont soutenu des tribus royalistes entre 1962 et 1970. Durant la guerre civile yéménite en 1994, entre le nord et le sud, l’Arabie Saoudite a soutenu les communistes du Sud et accueilli les militants sudistes hostiles à Abdallah Saleh.
En 1995, les deux pays ont failli entrer en conflit armé. Le 26 février de la même année, les deux parties ont signé à La Mecque un accord suivi d’une reconnaissance par Sanaa du traité de Taef. Six comités sont créés pour tracer les frontières terrestres et maritimes. Cependant, dix-huit mois après, les négociations échouent. Le traité de Taef a été signé en 1934 entre Riyad et Sanaa.
Il consacre la légitimité de l’Arabie Saoudite sur les trois provinces de Jizan, Najran et de Asir conquises militairement par Ibn Saoud pour les annexer à son royaume.
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)