Algérie

L'opium des peuples...



L'Afrique tient son pari, le Cameroun réalise le défi. Depuis dimanche, le ballon baladé sur les pelouses des stades de Yaoundé, Bafoussam, Douala, Garoua et Limbé est tout aussi rond que le cuir enroulé par les vedettes du football en Europe et partout ailleurs. Des couleurs, de la souffrance et des buts. Peu, il est vrai, en ce début de tournoi, où les enjeux semblent plus importants que les trois points en jeu d'un match. Les favoris, Cameroun, Sénégal et Maroc, ont souffert pour s'imposer. Des difficultés qui renseignent sur ce que va être cette 33e édition de la Coupe d'Afrique des Nations marquée par la Covid, la chaleur et la désaffection du public camerounais vis-à-vis des autres matchs de la compétition. Hormis le match d'ouverture, où la sélection du pays hôte était engagée, les autres rencontres n'ont pas connu l'ambiance des grands jours. Malgré la présence de vedettes internationales. Ce qui n'est pas une nouveauté, faut-il le souligner.À pratiquement chaque tournoi panafricain, de football et bien d'autres disciplines, le public local est absent des gradins où seules les petites galeries venues des pays participants tentent de chauffer le stade. Ce «drame» dénote une chose, au moins. L'Africain est un faiseur de spectacles, mais il ne peut forcément pas payer pour aller le voir. C'est cette vérité que le monde ne prend pas en charge. Et c'est là où l'Afrique est véritablement en retard. En panne.
Les instances du football poussent pour donner le meilleur visage à la compétition qu'elles parrainent, en menaçant même Etats et gouvernements, mais ne font absolument rien pour apporter un minimum de soutien aux populations qui doivent assister à ce spectacle que l'on ne peut même pas voir sur le petit écran du fait que les détenteurs des droits TV imposent des abonnements défiant tout entendement. Comme la boxe et bien d'autres activités sportives, le football est un défouloir pour les pauvres qui sert de trésor aux riches. Des riches qui n'ont rien à envier aux barons de la drogue, et beaucoup sont même «actionnaires» dans le commerce de... l'opium des peuples.
M. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)