Algérie

L'opinion sait. Elle est majeure !



Je suis franchement soufflée par la façon dont une autorité tente de démontrer qu'elle s'inquiète pour notre bien-être. Comment elle craint pour la perception que les Algériens risquent d'avoir des informations que la presse leur fournit. Il fallait oser demander aux médias d'arrondir les angles et de ne pas tout dire sur la situation sanitaire. Ne pas affoler les gens. Comme si les chiffres qui ont contribué à endormir la vigilance du citoyen lambda, jusqu'à ce qu'il soit touché dans sa propre chair, n'avaient pas contribué à la flambée à laquelle le pays fait face aujourd'hui. Avec la pandémie et les variants qui renforcent son caractère hautement nocif, personne ne sait comment la situation va évoluer. On sait que l'on n'est pas sorti de l'auberge. Ce que l'on ne sait pas, c'est jusqu'à quand l'Algérie continuera à creuser autant de tombes et à l'allure que seuls les réseaux sociaux décrivent comme effroyable. Personnellement, je n'ai jamais pris au sérieux les chiffres que l'on s'entête à publier. Je trouve même dangereuse la politique du «on maîtrise la situation» ! Jusqu'à ce que les appels au secours citoyens et la montée au créneau de patrons de la médecine, sur les réseaux sociaux et dans la presse privée, aient contraint de livrer une partie de la vérité. Une manière détournée de reconnaître que le «meilleur système de santé d'Afrique» est mal en point, en rupture d'oxygène, de concentrateurs et autres équipements. Livrés à la débrouille, les Algériens s'organisent.L'entraide va bon train. Pas question donc d'adhérer aux histoires qui font plus de mal que de bien. Et tant pis si les informations que l'on partage avec nos lecteurs contribuent à les sortir de leur léthargie. La peur galvanise et la solidarité enfle. La preuve ! Si l'on devait accepter de se soumettre aux injonctions, même si ces dernières étaient émises sous forme de suggestions, il faudrait alors applaudir tous les thèmes scandaleusement abordés par certaines chaînes privées dont on ignore tout du statut réel. C'est bon, messieurs de l'Arav ! L'opinion est majeure. Elle sait que les choses ne vont pas comme elle aimerait qu'elles aillent.
M. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)