Algérie

L'opinion publique nationale et internationale, notamment les investisseurs étrangers étaient surpris d'apprendre qu'un groupe d'une telle envergure traite ses travailleurs avec des moyens révolus. QUAND LES SYNDICALISTES OSENT...



L'opinion publique nationale et internationale, notamment les investisseurs étrangers étaient surpris d'apprendre qu'un groupe d'une telle envergure traite ses travailleurs avec des moyens révolus.                                    QUAND LES SYNDICALISTES OSENT...
Il est acquis que l'immédiateté de la réaction du patron du groupe, qui a dépêché illico presto sur les lieux du piquet de grève son fils, Salim Rebrab, visait beaucoup plus à étouffer le mouvement de grève que de régler les véritables problèmes posés par les travailleurs. Sinon, comment expliquer la reprise du travail sans la satisfaction de deux conditions sine qua non posées par les grévistes, à savoir la présence du P-DG et la consignation sur procès-verbal des engagements' Si le prétexte de l'absence du P-DG en raison de son voyage en Tanzanie tient la route, l'engagement par écrit concernant les promesses avancées aurait dû être respecté.
Les travailleurs euphoriques, qui auront réussi une première historique en matière de contestation sociale, verront-ils leurs doléances et revendications socioprofessionnelles satisfaites' Rebrab tiendra-il ses promesses ou est-ce un coup de bluff pour étouffer la contestation' La réponse nous la connaîtrons dans les prochains jours, le 26 du mois en cours, date avancée par Salim Rebrab pour une réunion de négociations entre les représentants des travailleurs et le P-DG du groupe.
Ainsi, entre autres revendications mises en avant par les travailleurs de l'usine Cevital de Béjaïa et que le patron du groupe aurait accepté de satisfaire, sont l'augmentation généralisée de 40% du salaire des catégories 6 à 15, l'instauration du 13e mois, la revalorisation des primes et autres indemnités, la rémunération des heures supplémentaires et l'intégration de tous les contractuels, a-t-on appris, mais rien sur la revendication principale, à savoir l'installation d'un conseil syndical, considérée comme revendication cruciale.
Rebrab cèdera-t-il sur cette question' Ce n'est pas évident nous témoignent quelques opinions en contact avec le monde du travail: «Le P-DG peut mettre le paquet afin d'étouffer le mouvement sur le plan financier. Il ira jusqu'à acheter le silence des meneurs de grève que la sécurité intérieure a certainement identifiés, pour ne pas satisfaire la revendication relative à la question syndicale. C'est une question de principe qui a toujours hanté l'esprit des patrons sans scrupules quant il s'agit de toucher à leurs intérêts.»
Par ailleurs, l'opinion publique nationale et internationale et, notamment les investisseurs étrangers étaient surpris d'apprendre qu'un groupe d'une telle envergure, qui détient 60% du marché national en plus de ses intentions affichées d'investir le marché maghrébin et africain, traite avec des moyens révolus ses travailleurs. Il leur interdit toute idée de s'organiser en comité des travailleurs ou en syndicat pour revendiquer des droits après des devoirs largement accomplis. Les conditions de travail sont loin de répondre aux normes internationales du travail alors que l'Algérie a ratifié près de soixante conventions que le Code du travail national ne doit pas transgresser.
Cette situation que vivent les travailleurs du groupe Cevital, propre aux années de plomb, qui a coûté la vie aux premiers précurseurs de la défense morale et matérielle des travailleurs à travers l'histoire de la lutte des travailleurs (Chicago 1881), mérite une attention particulière des pouvoirs publics, de la société civile et des syndicats.
Aussi, l'Ugta, les syndicats autonomes et le ministère du Travail qui ont été saisis à maintes reprises sur cette situation de précarité, une pure transgression effective de la loi 90-11 régissant le monde du travail, doivent impérativement réagir. On apprend même qu'une commission mixte (Ugta-ministère du Travail) est installée pour élucider les détails de cette situation.
Rebrab acceptera-t-il l'installation d'un syndicat' Tiendra-t-il ses promesses' Pourra-t-il répondre favorablement ou plutôt satisfaire les revendications socioprofessionnelles plus que légitimes des travailleurs' C'est ce qu'attendent, l'opinion publique locale et nationale et les autorités locales et nationales.


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