«L'opinion publique malienne est plus favorable à la médiation algérienne»

La seconde phase des négociations et pourparlers intermaliens a débuté hier à Alger. Cette fois-ci, le gouvernement de Bamako ainsi que les six parties du Nord, sont plus que jamais conscients de l'impératif de trouver des solutions effectives au conflit malien, à ce second round des pourparlers sous le patronage de l'Algérie, soutenu par les hautes instances internationales. Ce débat est l'unique sortie de crise pour le Mali, selon certains observateurs, qui aidera à la stabilisation de la région du Sahel où sévissent malheureusement des bandes de crimes organisés et des groupes terroristes. Balla Konaré, professeur de droit à l'université de Bamako au Mali a bien voulu donner son avis sur ces négociations.Le Temps d'Algérie : Le deuxième round du dialogue intermalien a démarré hier à Alger, quels résultats attendez-vous de ces pourparlers 'Balla Konaré : Nous espérons malgré les griefs que nous avons contre l'organisation, que la médiation algérienne fera de ce deuxième round un succès. L'opinion nationale malienne est plus favorable à la médiation algérienne. Elle pense que le peuple et le gouvernement algériens sont dans des dispositions plus fraternelles et plus respectueuses de la souveraineté et de l'intégrité du Mali que les Etats de la Cédéao qui sont manipulés par la France qui a organisé et qui soutient la rébellion touarègue au Mali.La réconciliation intermalienne affaiblira-t-elle le terrorisme au nord du Mali 'La question du terrorisme au nord du Mali et dans le Sahel est très complexe. Elle ne dépend pas seulement de la paix au Mali. Le terrorisme dans le Sahel est lié à la géopolitique des puissances occidentales qui ont besoin de déstabiliser la sous-région pour accaparer ses immenses richesses minières. Le retour de la paix et la stabilité au nord du Mali est d'une importance stratégique incommensurable pour la région en général et pour l'Algérie en particulier, car la paix au nord du Mali conditionne la stabilité future de l'Algérie.Selon vous, en cas de réussite de la réconciliation, les éléments des mouvements touaregs armés du nord seront-ils intégrés dans l'armée et la police du Mali 'La réconciliation nationale qui se fait actuellement à Alger est une étape vers des assises globales seules capables de définir l'avenir de notre pays et des peuples qui le composent. C'est à ce niveau que les grandes orientations seront prises.