Algérie

L'opinion publique largement favorable à Issad Rebrab



L'opinion publique largement favorable à Issad Rebrab
Le ministre de l'Industrie et des Mines n'en finit pas de subir les affres du ressac violent que lui renvoie l'accusation qu'il a proférée contre le capitaine de l'industrie.Tel est pris qui croyait prendre. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, est pris dans les rets de la polémique qu'il a engagée avec le patron de Cevital, Issad Rebrab. Le piège qu'il a désiré tendre au patron du plus grand groupe industriel privé s'est refermé sur lui.Depuis une semaine, le ministre de l'Industrie n'en finit pas de subir les affres du ressac violent que lui renvoie l'accusation qu'il a proférée contre le capitaine de l'industrie. Pensant détenir de quoi l'accabler, il a livré à la presse, à la classe politique et à l'opinion en général les arguments pour instruire son procès. La polémique aura été, pour Abdesselam Bouchouareb, médiatiquement désastreuse et politiquement désavantageuse.L'effet boomerang de son accusation a été terrible. En effet, dès l'instant où il s'est laissé aller à une réplique publique à une tribune de Rebrab, en présence, fait aggravant, d'un hôte étranger, le ministre de l'Industrie et des Mines s'est attiré les foudres des journaux et des médias électroniques. Sur la forme et dans le fond. Les médias ont reproché au ministre une attitude qu'il devait s'interdire à ce niveau de responsabilité : s'en prendre à un investisseur national, le plus grand, et de surcroît, devant son homologue tunisien.Mais aussi ses maladresses politiques, celles, entre autres, ayant consisté à mettre en opposition les peuples algériens et français. Les plus grands tirages de la presse écrite ont quasiment tous épinglé Bouchouareb, en faisant notamment réagir le patron incriminé qui a apporté tout de suite un démenti formel mais surtout argumenté à l'accusation que le ministre a proférée à son encontre. Les commentaires n'ont pas été en reste, rivalisant, pour certains, de virulence, tout en étant pertinents.Rebrab et d'autres investisseurs seraient coupables de "délit de non-allégeance", signait le quotidien El Watan qui se demande "pourquoi certains entrepreneurs privés du club du 'cac 40' algérien, qui ont arraché des parts de marché en Algérie dans un contexte économique et commercial fortement concurrentiel et réussi même la prouesse de placer leurs produits à l'exportation, rencontrent-ils les pires difficultés pour promouvoir leurs investissements '". El Khabar, journal et télévision, a également mis en exergue les attaques inappropriées et injustifiées du ministre de l'Industrie et des Mines. Mais ce sont les réseaux sociaux qui taillent le plus de croupières à Bouchouareb, soupçonné d'un "règlement de comptes" qui sort du cadre de ses missions. Beaucoup d'internautes ont fait parler leur génie, comme celui qui a ironisé sur la fonction de Bouchouareb, en postant ce commentaire : "Un ministre de l'Industrie qui bloque l'industrie, ça ne se produit qu'en Algérie !" Ou encore cet autre qui assène que "l'Algérie est le seul pays où il est interdit de réussir", et enfin, cette remarque judicieuse de ce que "le contrôle de l'investissement est incompatible avec une économie libérale". Outre les internautes, les partis politiques ont, eux aussi, dénoncé la sortie de Bouchouareb.La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, s'est même autorisée de rappeler au ministre le b.a.-ba du politiquement correct : "Quand on est à l'étranger, on dit mon pays, mais quand on est en Algérie, on dit notre pays", lui a-t-elle fait remarquer. Le chargé de communication au RCD, Mazouz a qualifié les accusations de Bouchouareb contre Rebrab de "chasse aux sorcières contre des personnes qui disent des vérités, comme Rebrab qui n'a fait que mettre le doigt là ou ça fait mal". Soufiane Djilali, président de Djil el-djadid, a fait remarquer, pour sa part, qu'"un ministre de la République ne doit pas exprimer des humeurs".Comble de malheur pour le ministre de l'Industrie et des Mines, c'est qu'il n'a pas trouvé de soutien y compris auprès de sa chapelle partisane, le RND. Une disgrâce qui pourrait lui coûter même sa place au gouvernement.Sofiane Aït Iflis




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