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L'OPGI perd le contrôle de la gestion du parc immobilier



L'OPGI perd le contrôle de la gestion du parc immobilier
A Annaba, comme ailleurs dans d'autres villes du pays, l'OPGI, Office de promotion et de gestion immobilières, accuse une incidence financière sans précédent en matière de loyers impayés par des milliers d'habitants du chef-lieu de wilaya.
Des indicateurs de gestion de l'Office révèlent que 50% des locataires seulement sont à jour avec l'administration. Les dernières statistiques arrêtées au mois de décembre 2010 indiquent un grand manque à gagner sur la situation locative du patrimoine de près de 80 milliards de centimes. Ces chiffres, révèle-t-on, concernent plus particulièrement les logements à caractère social et conventionné. L'OPGI d'Annaba détient à son actif 59 765 logements locatifs, dont près de 50 000 à usage d'habitation. En outre, elle détient également 4 000 locaux à caractère commercial. Dans le cadre de la loi sur la cession des biens de l'Etat, l'Office a cédé plus de 19 713 unités et compte livrer un quota de 1 960 logements à la fin du mois en cours. Le parc immobilier de cette institution s'élève, donc, à près de 60 000 logements. Le non-paiement des loyers est la conséquence de nombreux facteurs, signale-t-on. Premièrement, la paupérisation qui touche des pans entiers de la société, la fermeture des entreprises publiques avec son lot de travailleurs mis au chômage. A cela se sont ajoutés la chute du pouvoir d'achat et l'augmentation des loyers, dont la révision remonte à janvier 1998 ayant consacré une augmentation du prix du mètre carré. Le parc des logements sociaux est en train de se dégrader à cause de la problématique immense de l'étanchéité, raison pour laquelle des milliers de locataires ont décidé de ne plus payer leurs loyers pour obliger cette institution de procéder à des travaux d'étanchéité. 123 blocs sont déjà programmés à partir du mois d'avril prochain pour une grande opération de réparation des infiltrations et de restauration touchant les zones d'Annaba-centre et ses communes limitrophes, à savoir El-Hadjar, Sidi-Amar, El-Bouni et Berrahal. Tous ces travaux seront supportés par les revenus provenant de la taxe d'habitation de 2011. En effet, le loyer a sensiblement augmenté passant, à titre d'exemple, de 800 DA à 2 500 DA. Selon le responsable des statistiques de l'Office, le décret ministériel 98-42 relatif aux modalités d'attribution du logement social avait privilégié en quelque sorte davantage les demandeurs sans revenus apparents, plus particulièrement les sans-emploi. Cette situation est inévitablement l'une des causes principales des loyers impayés auxquels l'Office fait face. Dans ce contexte, plusieurs contraintes ont été signalées au niveau de l'OPGI lors des dernières attributions dans la wilaya d'Annaba. En fait, les bénéficiaires ont protesté contre le montant de la caution fixé à 15 000 DA par pièce habitable et selon le type de logement attribué. Une caution qu'ils ont d'ailleurs estimée abusive, et c'est pour cette raison qu'ils se sont mis d'accord pour ne pas la régler. Autant de difficultés rencontrées dans la gestion du patrimoine immobilier. A ces problèmes s'ajoute celui de la classification typologique. Comme ceux qui ont refusé des logements de type F2 étaient nombreux, l'Office était obligé de procéder au lancement d'un projet de construction de logements de type F3 et F4 dans des sites tels que Boukhadra, Chaïba, Aïn-Berda et Pont-Blanc à Annaba. Malversations immobilières et transactions illégales dans le vieux bâti La restauration des vieilles bâtisses datant de l'époque coloniale, pour laquelle une enveloppe budgétaire estimée à plus de 7 milliards de centimes, a été octroyée dans le cadre de la relance économique est au programme d'action de l'Office communal de restauration et de l'aménagement du vieux bâti et quartiers de l'ancienne ville d'Annaba, a-t-on appris auprès des services du CTC du chef-lieu de wilaya. Selon nos sources, il s'agit de réaliser plusieurs travaux de viabilisation dans la vieille ville et surtout de restaurer le vieux bâti, précise-t-on. A en croire nos sources, les habitations menaçant ruine de la place d'Armes et d'El-M'Haffer devraient normalement être évacuées dans l'immédiat, mais elles sont toujours habitées par des familles sinon par une certaine catégorie de SDF. Dans ce contexte, il a été répertorié d'ores et déjà près d'une centaine de constructions à démolir. De toute évidence, après de minutieuses consultations effectuées par les services du CTC, c'est à un réel danger que sont exposées ces personnes qui vivent encore dans ces deux quartiers. Il est à souligner que le champ d'intervention de l'Ocrava s'étend sur plusieurs secteurs anciens de la ville d'Annaba, dont la cité M'haffer, Seybouse, Sidi Brahim, Choumarelle 1 et 2 de Oued D'heb avec quatorze vieux quartiers, notamment Belaïd Belkacem, Didouche Mourad, explique-t-on. Il est à relever que presque 78% des vieilles bâtisses situées à la place d'Armes sont précisément des propriétés privées. Or, l'Ocrava ne voit pas de quelle manière l'investissement d'un nouveau projet pourrait se concrétiser sur des assiettes foncières appartenant exclusivement à des particuliers, a-t-on indiqué. A en croire certaines sources, plusieurs voire des dizaines de vieilles maisons avaient été rachetées pour être ensuite revendues à des prix prohibitifs. Il s'agit particulièrement d'un trafic immobilier rentable et très juteux pour des spéculateurs sans foi ni loi et qui ont vraisemblablement fait fortune dans ce créneau. Selon certains sources, il y aurait ainsi dans ce trafic des bâtisses irrécupérables et des transactions totalement illégales qui se font majoritairement en infraction des règles de l'urbanisme. On signale, à ce sujet, diverses infractions recensées par cet organisme soit du côté des propriétaires, soit de l'OPGI faisant état d'une centaine de travaux illicites, non conformes à la loi. A titre illustratif, un aménagement intérieur d'un local commercial, l'occupation d'un passage public, la transformation d'une terrasse en logement ou en bâtisse, construction illicite sur un terrain de l'Etat. Ces nombreux délits sont tous commis essentiellement dans la cité d'El-M'haffer, la place d'Armes «vieille ville» , la cité d'El-Fakharine, la région de Belaïd Belkacem et aussi plusieurs autres secteurs relevant de la wilaya, a-t-on constaté de visu. Effectivement, la vente de bâtisses irrécupérables prend vraisemblablement des proportions alarmantes et cible, de toute évidence, les cités susmentionnées. Or , le coût selon nos informateurs d'une habitation démolie est d'environ de 30 millions de centimes et selon sa restauration, elle sera revendue à un prix trente-cinq fois supérieur, soit près de 600 millions de centimes, dénonce-t-on encore. C'est là une situation critique et une affaire complexe, car elle concerne près de 1,8 million de bâtisses construites à différentes périodes avant l'indépendance du pays qui présentent des signes inquiétants de vieillissement. Au début des années 1980, le gouvernement avait engagé un programme de réhabilitation du vieux bâti de 7 grandes agglomérations (Annaba, Skikda, Constantine, Blida, Oran et Sidi Bel-Abbès), où le vieillissement du tissu urbain se fait préoccupant. Makhlouf Naït Saâda, inspecteur général de l'urbanisme auprès du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, avait avancé le chiffre de 2 millions d'habitations vétustes parmi les 7 millions d'habitations que compte le parc urbain national. Ce vieux bâti date d'avant 1962, alors que cinq millions de logements ont été construits après l'indépendance. Rappelant que la ville d'Alger compte, à elle seule, 35 000 habitations précaires parmi les 560 000 recensées en 2007. Parmi ces habitations précaires, a-t-il précisé, on note la présence de bidonvilles et d'habitations, précise-t-on. Les services d'inspection de la wilaya doivent absolument ouvrir une enquête approfondie sur cette malversation du vieux bâti et arrêter tout contrevenant.




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