Algérie

L'opération s'étalera jusqu'au 31 janvier



La campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole, lancée le 21 décembre 2017, s'étalera jusqu'au 31 janvier prochain.Après une première opération initiée en mars 2017 et qui a touché un million d'élèves scolarisés dans les cycles primaire et moyen, la campagne a été renouvelée cette année pour atteindre les 95% de la population concernée par cette vaccination, à savoir les enfants âgés de 6 à 14 ans. «Nous sommes actuellement à un taux de vaccination de 45% et nous tablons sur un taux de 60% d'ici la fin du mois en cours, pour assurer l'immunité à cette frange de la population.
Notre objectif principal est d'atteindre les 95% pour rompre la chaîne de la transmission de la maladie», estime le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il rappelle que l'opération s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale et mondiale de vaccination visant à les prémunir contre les dangers de la rougeole et de la rubéole, affirmant que ces deux épidémies, qui paraissent sans danger pour certains, avaient causé la mort de 12 élèves scolarisés en 2003. Il rappelle qu'en dépit de toutes les entraves qui ont perturbé la campagne de vaccination en mars 2017, le ministère a pu vacciner 1,5 million d'enfants en cette période et «nous comptabilisons, à ce jour, pour ces deux opérations, près de 3 millions d'enfants qui ont été touchés sur les 5 millions prévus.
A ce jour, tout s'est bien passé et nous n'avons enregistré aucun cas d'effets secondaires graves», a-t-il signalé, tout en souhaitant faire adhérer davantage les parents à cette campagne pour protéger leurs enfants des maladies dues à ce virus et pour arriver à les éradiquer, à l'instar de la poliomyélite, le tétanos et la diphtérie, ajoutant que les campagnes de vaccination en Algérie ont démontré leur efficacité et aucun cas des maladies précitées n'a été enregistré depuis des années. Il appelle les parents à faire vacciner leurs enfants, notamment les filles les plus exposées aux dangers du virus de la rubéole et les garçons aussi, pour éviter la contamination.
Les spécialistes ne cessent de rappeler que la vaccination est le moyen de prévention le plus sûr pour protéger les enfants des maladies graves,voire mortelles comme la rougeole, qui est une maladie contagieuse. «L'Etat a vacciné plus de 28 millions d'Algériens depuis 1985. Grâce à cette opération, l'Algérie a pu non seulement protéger des générations entières, mais aussi éradiquer des maladies contagieuses graves, ce qui lui a valu la reconnaissance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)», a rappelé le professeur Abdelatif Bensenouci, président de la Société algérienne de pédiatrie, en marge des travaux du 38e Congrès national de pédiatrie qui s'est tenu en décembre dernier.
Et de souligner : «S'il y a aujourd'hui des réticences à la vaccination, c'est parce que ces gens-là, que ce soit les parents ou le personnel médical et paramédical, n'ont pas vu les ravages de ces maladies que nous redoutons encore aujourd'hui.» Il signale que la rubéole ne touche pas seulement les petites filles de 11 à 12 ans comme avant, mais aussi des jeunes filles au-delà de vingt ans. «Elles sont touchées particulièrement à l'âge de la procréation, et cela est très dangereux pour les f?tus chez les femmes enceintes, notamment durant les premières semaines de la grossesse», a-t-il averti.
Et d'ajouter : «Avec ce vaccin, il y a moins d'effets secondaires, bien que toute vaccination puisse induire une allergie modérée à sévère. Et si c'est le cas, des médicaments sont disponibles dans les centres de vaccination pour prendre en charge les cas d'allergie sévère.» La sensibilisation des médecins et du personnel médical est aussi importante à ses yeux, car considère-t-il, «ils font partie d'une génération qui n'accorde pas la même importance à cet aspect par rapport à leurs prédécesseurs, car ils n'ont pas vécu les maladies dangereuses qui décimaient les Algériens», en faisant référence aux trois enquêtes réalisées dans trois villes du centre sur l'attitude et la connaissance du personnel de santé. L'enquête a montré, entre autres, que les trois quarts d'entre eux connaissent les contre-indications de la vaccination, alors qu'un quart les ignore. «20% de ce personnel de santé disent avoir reçu des informations, alors que les 85% affirment n'avoir pas été suffisamment informés», a relevé Pr Benhala, chef de service de pédiatrie à Beni Messous.
Pr Bensnouci appelle à la préservation de l'acquis de la vaccination complète de la population et à poursuivre les campagnes de rattrapage pour éviter le retour de ces maladies qui peuvent être mortelles. Ainsi, dans le cadre de cette campagne, le directeur de la prévention a signalé que le ministère de la Santé a mobilisé les professionnels du secteur au niveau des établissements de proximité tous les jours, y compris les vendredis et samedis pour prendre en charge les enfants dans les meilleures conditions de vaccination, à conseiller les parents et leur expliquer les bienfaits de la vaccination.
Cette opération a coûté à l'Etat à travers la mobilisation importante du personnel, des structures de santé, la formation, la campagne médiatique, et bien sûr le vaccin, dont l'enveloppe est estimée à près de 70 milliards de centimes. Dr Fourar n'a pas manqué de rappeler la recrudescence des cas de rougeole en Europe, où de nombreux décès ont été enregistrés.


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