Algérie

L'opération militaire française Sangaris a allumé le feu



L'opération militaire française Sangaris a allumé le feu
La présence militaire française en Centrafrique a exacerbé les haines interreligieuses. Les exactions rythment le quotidien de la capitale centrafricaine, où les scènes de violences se suivent avec des atrocités qui ont fait remonter dans les mémoires les génocides dans l'ex-Yougoslavie, au Rwanda et au Cambodge. Les personnes sont torturées puis achevées à l'arme blanche, les plus chanceuses, par balle. Des habitants de Bangui accusent les militaires français de l'opération Sangaris d'être à l'origine des décès par armes à feu, soit au cours de contrôles qui tournent généralement mal, soit à l'aveuglette, lorsque leurs patrouilles sont prises à partie par des éléments hostiles à la présence française. Les quelque deux mille soldats français sont en effet constamment accrochés par des tirs ennemis, contrairement à leurs six mille homologues des forces africaines qui ont riposté à des slogans. La crainte d'un génocide comme au Rwanda, en Bosnie et, à plus grande échelle et plus systématique car institutionnel, dans la capitale du Cambodge, est réelle. Chaque jour, une centaine de cadavres sont retrouvés dans l'ensemble du pays. La violence entre Séléka et anti-Balaka s'est répandue comme une traînée de poudre. Certains témoignages effarants évoquent même des scènes de cannibalisme dans la capitale, au point où l'Organisation des Nations unies a fait part depuis jeudi de son inquiétude. Lors d'une conférence de presse à Genève, John Ging, le chef des opérations humanitaires de l'ONU, a averti que tous les éléments étaient réunis pour un génocide en Centrafrique, appelant à une large mobilisation humanitaire et militaire et une stabilisation politique dans ce pays, d'où il revenait d'une mission de cinq jours. "Il y a tous les éléments que nous avons vus dans des endroits comme le Rwanda, la Bosnie... Cela ne fait pas de doute : les éléments sont là pour un génocide", a-t-il insisté, expliquant que "des atrocités sont commises de façon continue et que les gens ont peur des autres communautés". Si la tendance venait à se poursuivre, ça deviendrait carrément un conflit interreligieux. La cause est dans l'effondrement de l'état, un effondrement auquel la France, ancienne puissance coloniale, a contribué de mille et une façon. Il faut se garder de perdre de l'esprit que la Centrafrique n'a jamais été décolonisée et que ce pays au centre du continent noir a toujours été considéré par la France comme le pré carré de sa Françafrique. Aujourd'hui, la question de savoir comment arrêter ce diabolique processus est sans réponse. Les soldats français, les contingents africains et les maigres éléments de l'armée nationale centrafricaine n'ont pas suffi. John Ging a aussi appelé à élargir l'intervention militaire extérieure.D. B.NomAdresse email




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)