C'est bientôt le mois d'avril, et les services concernés des
collectivités locales sont sur le pied de guerre pour le lancement de
l'opération «Passeport biométrique électronique», une opération qualifiée par
le ministre de l'Intérieur d'unique dans l'histoire du pays, sensible et très
compliquée.
L'établissement de ce document
électronique est exigé par l'Organisation internationale de l'aviation civile
(OIAC), mais les officiels algériens visent aussi d'autres objectifs, comme la
carte nationale biométrique et un fichier national de l'état civil qui donnera
un numéro identifiant national unique pour chaque citoyen.
Le coût de cette opération est
estimé aux environs de 20 millions d'euros, uniquement pour les équipements,
constitués d'un réseau intranet de 600 mégabits, de 65.000 km de fibre optique
et de tout le matériel informatique nécessaire. Cette opération touchera donc
dans un premier temps 22 daïras pilotes sur les 551 que compte l'Algérie. Mais,
les daïras non encore touchées par cette opération ont déjà commencé à préparer
le terrain, en réservant plusieurs bureaux pour le service des passeports, avec
une salle pour la prise d'empreinte et de photos. Bien sûr, il y a des
interrogations, des précisions à donner, surtout pour le citoyen qui se demande
encore comment cela va-t-il se passer. Parmi ces interrogations, nous trouvons
le délai de délivrance du futur passeport biométrique, le coût du timbre qui
est actuellement de 2.000 DA le restera-t-il ou sera-t-il ajusté relativement
aux opérations de biométrie qui seront effectuées ? A titre d'exemple, les
Français paient environ 88 euros pour ce genre de documents (soit environ 8.500
DA). Cette probabilité a été citée par le ministre de l'Intérieur mais il a
affirmé que c'était du ressort du Conseil du gouvernement ou de celui des
ministres qui tranchera. Il y a aussi la rumeur selon laquelle le demandeur de
passeport devra répondre à un questionnaire ou subir un entretien, d'autres
parlent enfin de droits de l'Homme ou ‘numérotation' humaine, un peu à la
manière de ceux qui marquent leurs bêtes pour les différencier de celles des
autres. Cette peur a été exprimée en France quand deux associations (Iris et
LDH) ont déposé, le 4 juillet 2009, un recours auprès du conseil d'Etat
français pour annuler le décret de création du passeport biométrique. Ces deux
associations trouvent que certaines opérations sont disproportionnées, comme de
prendre les empreintes des enfants de plus de 6 ans. Elles critiquent aussi le
nombre d'empreintes requises (8) alors que deux seulement seraient suffisantes,
comme elles affirment que «c'est le fichage général de la population qui se
poursuit».
Mais, chez nous, comment cela
va-t-il se passer, quelles sont les dispositions prises sur le terrain,
qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui n'est que rumeur.
Ce sont ces questions que nous
avons posées à M. Hocine Ouadah, wali de Blida, qui a bien voulu nous en
entretenir.
Pour la préparation proprement
dite, le wali affirme qu'en ce qui concerne la daïra de Blida, daïra pilote, la
quasi-totalité des équipements sont déjà installés, de même que les employés
sont en cours de formation, et «nous sommes en phase complète avec ce qu'a
ordonné le ministre de l'Intérieur pour le lancement de l'opération à partir du
15 avril prochain».
Pour les autres daïras, les
travaux d'aménagement des bureaux et autres dépendances sont en cours,
certaines daïras ont même terminé et n'attendent que les équipements
informatiques et le feu vert des autorités supérieures pour commencer.
Questionné sur les rumeurs
d'entretien pour le demandeur du passeport ou d'autres dispositions
contraignantes, le wali affirme qu'il n'y a rien de tel et qu'il n'y a qu'à se
conformer aux différents écrits émanant de la tutelle, qu'il y a bien sûr des
documents à produire comme pour le passeport ordinaire mais que «je n'ai jamais
entendu parler d'un quelconque entretien pour l'obtention du passeport
biométrique, ni d'autres procédures hors normes, au contraire, les choses
seront plus faciles ainsi», a-t-il précisé. En ce qui concerne le prix du
timbre, le wali affirme qu'il est toujours de 2.000 DA et «s'il y a changement
nous le saurons en temps opportun».
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Posté Le : 18/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com