A la veille de la réunion du cartel des pays pétroliers, le Qatar vient d'annoncer sa décision de quitter l'OPEP à compter du 1er janvier prochain. Néanmoins, on croit savoir selon différentes déclarations d'officiels qataris, que ce riche pays gazier continuera à assister aux différentes réunions des pays membres et non-membres de l'OPEP, notamment celles programmées à Vienne.Cette décision rendue publique par Saad Al Kaabi, le nouveau ministre de l'Energie préluderait à une implosion de l'organisation dont le Qatar est membre depuis 57 ans, pour qu'il se déploie uniquement sur la production du gaz. Cette nouvelle que n?attendait personne est parvenue au siège de l'Opep à Vienne pour information, et ne serait en aucun cas liée à l'embargo décidé à son encontre par l'Arabie saoudite, qui exerce une influence de plus en plus prépondérante sur les décisions que prend le cartel. Le départ de l'OPEP du Qatar ne va certes nullement influencer les cours du baril de pétrole en raison de la faiblesse de sa production, mais cette option de claquer la porte risque de faire des émules, et fragiliser davantage le cartel, face à la dispersion de ses rangs, dans le respect des quotas commercialisés pour réguler le marché. Une nouvelle réduction de l'offre mondiale, pour faire remonter les prix du pétrole est aléatoire, en raison de l'affrontement à distance que se livrent l'Iran et l'Arabie saoudite qui reste déterminée à augmenter davantage sa production de 1 million par jour, si l'Iran maintenait sa production à son niveau actuel.
C'est ainsi que la politique des frères ennemis au Moyen-Orient influence directement l'offre du brut, et par conséquent des prix. Toute la question est de savoir si l'autre géant russe va diminuer sa production, autrement maintenir en l'état sa production actuelle comme convenue au mois de janvier dernier avec le cartel, ou si ce pays va faire cavalier seul sur le marché, parce qu'il ne peut se permettre de mettre en difficulté son économie qui dépend à plus de 60% des recettes pétrolières, en fermant quelques vannes. L'Algérie, dans cet imbroglio qui l'a met en danger pour matérialiser sa politique budgétaire de 2019, et assurer les investissements qu'elle a programmé en s'appuyant sur les remontées des prix du pétrole, au même titre d'ailleurs que les pays dont les économies sont dépendantes de la rente pétrolière, va tout faire à Vienne pour désamorcer la crise en appelant à la sagesse et à la défense des intérêts des pays exportateurs.
Dans une déclaration à la Chaîne III, M. Mustapha Guitouni qui représentera l'Algérie à Vienne semble optimiste. L'Arabie saoudite et la Russie auraient convenu de baisser leurs productions, mais rien n'est moins sûr, avec l'absence du ministre iranien du pétrole, pièce-maîtresse dans l'échiquier qui se joue entre les pays producteurs. M. Guitouni a estimé que les pays membres du cartel, et les pays non-membres de cette organisation sont «conscients de l'enjeux de ces réunions» ; tout en revenant sur le rôle de protagoniste joué par l'Algérie dans l'amortissement des chocs pétroliers au cours des dernières années. «Le premier choc de 2008 a été amorti par l'Algérie et le deuxième choc de 2014 a été également amorti par l'Algérie», rappelle-t-il avant d'expliquer que «cette initiative du président la République avait permis en septembre 2016 aux pays membres de l'OPEP de prendre une décision qui a occasionné une remontée des prix».
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Posté Le : 06/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Khelifi
Source : www.lnr-dz.com