Algérie

L'Opep+ rappelle à l'ordre ses mauvais élèves



La Russie, la Guinée équatoriale, le Gabon, l'Irak, le Congo, l'Azerbaïdjan, Bruneï, le Kazakhstan, le Soudan et le Sud-Soudan, font partie des mauvais élèves ne respectant pas les termes de l'accord de limitation de production pétrolière signé entre l'Opep et ses alliés. Selon des sources proches de l'Opep+, citées par les agences de presse, celle-ci a appelé ces pays à "respecter leur engagement" et à établir "des plans de compensation" devant permettre de résorber le surplus d'offres qu'ils ont généré ces dernières semaines et de contribuer au mieux à la réalisation des objectifs de l'accord.La Russie, acteur de poids sur le marché pétrolier, semble, toutefois, avoir la main lourde, laissant son pétrole couler à flots. Selon des données fournies par Energy Intelligence, une agence d'information spécialisée dans l'énergie, le pays a, en effet, dépassé le quota qui lui a été attribué, dans le cadre de cet accord, "de plus de 80 000 barils par jour en moyenne", entre 2020 et 2021. L'Iran, le Venezuela et la Libye, trois pays dispensés des disciplines de l'accord, pour un temps, continuent, eux aussi, de surproduire, augmentant leur offre de "500 000 barils par jour", durant le mois de mai. Et, alors que la demande de pétrole a du mal à se reprendre, cette frénésie de production, risque d'entraîner les prix de l'or noir à la baisse. Jusqu'à présent, il y a effectivement peu de signes de reprise de la demande, car, l'économie mondiale louvoie actuellement entre récession et reprise. Elle a été frappée par un important ralentissement sous l'effet de la crise sanitaire. Aujourd'hui, "la propagation des cas de contamination à la Covid-19 dans les pays émergents se poursuit, ce qui crée des incertitudes sur le niveau de la demande pétrolière mondiale", comme le fait observer l'institut français IFP dans son dernier rapport.
L'Opep+ fait ainsi face à une demande stagnante et à une économie en difficulté. Institutions financières et pays développés tentent, dans ce contexte de crise, d'en démêler l'écheveau, en soutenant des plans de relance, seul starter possible d'une économie grippée. Le discours rassurant de Christine Lagarde, indiquant que la BCE reste déterminée à protéger l'économie de la zone euro des incertitudes persistantes liées à la pandémie de Covid-19, semble avoir fait souffler un vent d'optimisme sur les marchés, y compris pétroliers, qui, bien évidemment, privilégient toujours un scénario de reprise. "Cela a eu pour effet de tempérer la tendance baissière des prix du pétrole liée aux négociations en cours avec l'Iran", note l'IFP. Les marchés ne peuvent, cependant, se stabiliser que si, d'une part, les signataires de l'accord de baisse de production, empruntent aussi résolument la même voie et que si, d'autre part, un effort commun de tous les producteurs est fourni pour faire remonter les cours de l'or noir.
Youcef Salami


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