L'Opep+ maintient inchangée sa stratégie d'augmentation limitée de la production

Comme attendu, l'Opep+ a décidé, hier, au cours d'une réunion, tenue par visioconférence, de maintenir sa stratégie d'ajustement progressif de ses quotas, impliquant une augmentation de la production pétrolière totale de l'alliance de 400 000 barils par jour en mars prochain.Elle a ainsi adopté une ligne de conduite prudente, rouvrant légèrement le robinet d'or noir, dans le respect des engagements pris dans le cadre de l'accord signé entre l'Opep et ses alliés.
Cette ligne, l'Opep+ ne s'en est jamais écartée malgré les appels de plus en plus insistants des Américains pour un relèvement de la production, et partant, pour une baisse des prix du pétrole.
Depuis la dernière réunion de l'Organisation pétrolière et ses partenaires, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) a grimpé de plus de 17% et celui du brent de plus de 14%, les deux références du brut atteignant en janvier des sommets inédits depuis plus de 7 ans. Hier, les cours étaient également en hausse, le WTI frôlant la barre symbolique des 90 dollars et le brent évoluant au-dessus.
Cette stratégie, basée sur une augmentation graduelle de la production, a été entamée au printemps 2021 à la faveur d'une reprise de la demande pétrolière, après une série de coupes drastiques opérées dans la production dans le but de faire face à la pandémie de Covid-19.
Elle a contribué à redonner du tonus aux marchés, en réduisant la volatilité des prix tout au long des longs et difficiles mois de la crise pandémique, et en restaurant la stabilité et la confiance relatives du marché.
Une question se pose cependant : cette tendance à l'amélioration des marchés est-elle durable ' Pour l'Opep+, rien n'est sûr encore, des incertitudes continuant de subsister, au plan sanitaire, géopolitique et économique.
Aujourd'hui, la propagation des cas de contamination par la Covid-19 dans certains pays d'Europe, alors que la pandémie semble en partie sous contrôle aux Etats-Unis et en Chine, crée des incertitudes sur le niveau de la demande pétrolière mondiale. L'Opep+ fait ainsi face à une demande qui se reprend lentement et à une économie mondiale encore grippée.

Youcef SALAMI