Algérie

L'Opep finalement moins optimiste '



Les 13 membres de l'Opep et leurs 10 alliés dans Opep+ ont pris le parti de la prudence pratiquement à toutes leurs réunions depuis avril de l'année dernière, sachant que les prix du pétrole allaient prendre du temps avant de se stabiliser en comptant sur le retour de la demande à des niveaux plus ou moins proches de l'avant pandémie.Une stratégie qui, aujourd'hui, s'avère de bon aloi du fait des incertitudes qui se sont de nouveau mises à planer sur l'activité économique mondiale, et partant, sur la demande de pétrole. Ainsi, lors de leur dernière réunion d'il y a une dizaine de jours, les 23 membres de l'alliance Opep+ avaient décidé du maintien de l'augmentation de leur production dans la limite qu'ils s'étaient fixée, en attendant que les perspectives de la demande s'améliorent. Dès lors, ils ont maintenu l'ajustement à la hausse de leur production globale mensuelle de 400 ?000 barils par jour pour le mois d'octobre, laissant ouverte la possibilité de revoir à la hausse la production globale et, ainsi, la porter au-delà des 400 000 barils par jour, en cas d'amélioration des conditions du marché. Mais, vendredi en fin de journée, l'agence Reuters annonçait que l'Opep pourrait revoir à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole en 2022, compte tenu de l'incertitude accrue induite par le variant Delta du coronavirus. Ainsi, si l'on doit se fier aux deux sources qui se sont confiées à l'agence Reuters, il y a lieu de s'attendre à ce que, dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole, qui doit être publié lundi ou mardi, l'Opep annonce avoir réduit ses estimations de la demande de pétrole pour l'année prochaine. Ceci, devrait-on le rappeler, après avoir maintenu ses perspectives de demande inchangées dans les deux rapports précédents, ceux de juillet et août. Dans son rapport d'août, l'Opep avait déclaré que la demande mondiale de pétrole devrait atteindre en moyenne 96,6 millions de barils par jour (bpj) cette année, puis dépasser les 100 millions de bpj lors de la seconde moitié de 2022. Des estimations établies en juillet et août maintenues inchangées malgré la résurgence de la pandémie dans les pays locomotives de l'économie mondiale. Une vision de l'Opep qualifiée par plus d'un expert de «optimiste» sur l'évolution de la demande alors que l'Agence internationale de l'Energie (AIE) s'était montrée, dans son rapport du mois d'août, beaucoup plus mesurée, pour le moins que l'on puisse dire.
L'optimisme de l'Opep était dicté par «les plans de relance massifs qui devraient augmenter la croissance économique et aux attentes selon lesquelles la pandémie de Covid-19 sera sous contrôle, soutenue par des programmes de vaccination et un traitement amélioré». Quant à l'AIE, dans son rapport mensuel d'août, elle relevait que de nouvelles restrictions de mobilité en Asie pour lutter contre le variant Delta devaient ralentir la croissance de la demande mondiale de pétrole au second semestre 2021.
Tout en réduisant la demande mondiale à la fois pour 2021 et 2022 en raison des inquiétudes concernant les restrictions de voyage, s'étendant jusqu'à l'année prochaine, l'EIA prévoit toujours une augmentation de 5 millions de b/j cette année et de 3,6 millions de b/j en 2022, portant le décompte résultant à 101 millions b/j. En somme, c'est une évolution des prévisions sur la demande qui pourrait impliquer le prolongement de l'accord Opep+ jusqu'en 2023 et même au-delà.
Azedine Maktour


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