Algérie

L'Opep et ses alliés pourraient réajuster leurs accords



Le rééquilibrage du marché pétrolier reste un grand défi pour les pays de l'Opep et leurs alliés. Dans son "tableau de bord" sur le marché pétrolier, publié hier, l'IFP Energies nouvelles (Ifpen) évoque des interrogations sur la mise en ?uvre de l'accord Opep+ en janvier prochain. L'institut de recherche français rappelle que la hausse de 1,9 million de barils par jour de la production Opep+ en janvier prochain a été décidée lors de l'accord conclu en avril 2020. Mais certains pays dont l'Arabie saoudite ou la Russie souhaitent reporter cette décision.D'autres pays soutiennent en revanche une augmentation de la production, à l'image, d'après Reuters, des Emirats arabes unis, de l'Irak ou du Koweït. "Ces pays évoquent des contraintes budgétaires, l'écart trop important entre la production cible et les capacités disponibles ou encore l'effet favorable du soutien des prix aux producteurs américains", explique l'Ifpen, indiquant que "la décision sera prise lors de la prochaine réunion Opep+, prévue le 1er décembre prochain". Mais pour l'institut de recherche français, "le contexte rend difficile pour l'Opep+ d'arrêter une décision en décembre".
Selon l'Ifpen, la solution à retenir pour l'Opep+ est loin d'être évidente. "Si l'on retient les perspectives de demande proposées par l'AIE en novembre, l'application de l'accord en cours, (+1,9 million de barils par jour en janvier pour l'Opep+ en tenant compte également de la Libye à 1 million de barils par jour) aboutit à un léger déficit au 1er trimestre (-0,7 million de barils par jour, qui se renforce tout au long de l'année (-2,4 millions de barils par jour) en moyenne", relève l'institut de recherche français. Cela pourrait, selon ce dernier, justifier la poursuite de l'accord en l'état, puisque cela permet de rééquilibrer progressivement le marché. Mais, précise-t-il, plusieurs considérations sont à prendre en compte.
La première, indique l'Ifpen, "concerne la réaction des marchés financiers ; car la ?hausse de la production' signifiera probablement, un peu mécaniquement, ?une baisse des prix' au moins ponctuellement, ce qui ne serait peut-être pas favorable pour les pays de l'Opep+ d'un point de vue budgétaire". La seconde considération, qui sera prise en compte par les marchés, concerne les hypothèses envisageables du côté de la demande : les effets d'un vaccin potentiel contre la Covid-19 ne se feront sentir que progressivement et la crise économique risque de peser, remettant peut-être en cause le scénario anticipé actuellement par l'AIE.
La troisième concerne l'impact des décisions Opep+ pour réduire les stocks excédentaires (OCDE, stocks en mer). "Sur ces bases, il est envisageable que l'Opep+ opte pour un compromis, choisissant une progression de l'offre en janvier inférieure au 1,9 million de barils par jour prévu par l'accord", anticipe l'Ifpen.


M. R.


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