L'Opep+ est restée de marbre face aux appels en faveur d'une hausse de l'offre pétrolière. Les producteurs de pétrole siégeant dans l'Opep+ ont, en effet, convenu, lors d'une réunion tenue jeudi, de s'en tenir au calendrier d'augmentation de la production de pétrole qui prévoit une offre supplémentaire de 400 000 barils par jour en décembre.Ainsi, malgré les appels des Etats-Unis et d'autres grands consommateurs de brut en faveur d'une hausse de la production, afin de soutenir la croissance et ralentir la flambée des prix, l'Opep+ semble adopter une zen attitude, alors que les contaminations par la Covid-19 repartent à la hausse en Europe et aux Etats-Unis. Les producteurs de pétrole ont subi de plein fouet le choc pandémique de 2020.
Leurs revenus ont chuté et les déficits se sont nettement creusés dans la foulée d'une chute brutale des cours. Malmenés par les revers de 2020, les membres de l'Opep+ disent vouloir éviter un remake de l'année précédente ; le principal producteur de l'Opep, l'Arabie saoudite, rejetant en bloc les appels à une augmentation plus rapide de l'approvisionnement en pétrole.
Le chef de file de l'Opep justifie le rejet d'une hausse de la production au-delà des 500 000 barils par des vents contraires aussi bien sur le front de la reprise économique que sur le terrain de la lutte contre la pandémie.
Le ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz Ben Salmane, a déclaré à l'issue de la réunion de jeudi que les producteurs se gardent d'aller trop vite dans la hausse de leur production, car craignant de nouveaux revers dans la lutte contre la pandémie, alors que la reprise économique semble marquer le pas.
Le ministre saoudien dit s'attendre à une augmentation "énorme" des stocks de pétrole à la fin de 2021 et au début de 2022 en raison du ralentissement de la consommation.
Le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, a, quant à lui, déclaré que l'Opep avait déjà ajouté 2 millions de barils par jour à l'offre mondiale depuis le mois d'août et poursuivra son calendrier initialement arrêté, et qui prévoit de pomper 400 000 barils par jour supplémentaires chaque mois jusqu'à la fin de 2021 et début de 2022.
"Il y a des signes de baisse de la demande de pétrole dans l'Union européenne en octobre. La demande mondiale de pétrole est toujours sous pression du variant Delta du Covid", a déclaré Alexander Novak, expliquant l'option de prudence de l'Opep+ face aux appels en faveur d'une hausse de la production.
Le président américain, Joe Biden, avait exhorté, samedi dernier, les principaux pays producteurs d'énergie du G20 disposant de capacités inutilisées à augmenter leur production pour assurer une reprise économique mondiale plus forte.
"L'Opep+ ne semble pas disposée à utiliser la capacité et le pouvoir dont elle dispose en ce moment critique de la reprise mondiale", a encore déclaré, jeudi, un porte-parole de la Maison-Blanche.
"Le président estime que les Américains devraient avoir accès à une énergie abordable, y compris à la pompe, et nous a demandé de continuer à surveiller les marchés et d'être prêts à utiliser tous les outils nécessaires", a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche. Premier pays producteur mondial de pétrole, les Etats-Unis ont vu leur production chuter fortement en 2020.
Ali TITOUCHE
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Posté Le : 06/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali TITOUCHE
Source : www.liberte-algerie.com